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Objet d'étude :
Vers un espace culturel européen, Renaissance et humanisme  (au XVIe siècle)

Problématique : « Du libertinage à la philosophie ; en quoi Gargantua sert-il un Humanisme ? »
(i.e. le paradoxal humanisme rabelaisien)



I- Vocabulaire d'analyse :

L'humanisme, l'épistolaire...

Appellatif
n.m.

Apostrophe "dont on se sert pour nommer" le destinataire au début d'une lettre (ex. "Cher ami,"). Il définit un mode de relation entre les correspondants (il peut être cérémonieux : "père").

Circonstant épistolaire
n.m.

(on dit aussi ''circonstanciel'')
sous ce terme on analyse les conditions matérielles de la rédaction de la lettre : ruptures (''je suis obligée d'interrompre ma lettre...'') et événements en cours d'écriture...

Contrat épistolaire

Pacte (plus ou moins tacite) qui garantit la réalité de la relation épistolaire et la régularité des échanges authentiques, dans le cadre d'une relation amoureuse, amicale, familiale (Mme de Sévigné et sa fille), et/ou professionnelle. Le roman épistolaire simule la sincérité d'un tel pacte (voir ce mot ci dessous).

Correspondance
n.f.

« Conversation entre absents » ou prolongement de celle-ci...
S'intéresser aux correspondances (fictives ou réelles) c'est aussi s'interroger sur la ''rhétorique'', la ''vérité'', le ''dit et le non dit'', le ''poids du silence''...
« Vous voyez bien que, quand vous écrivez à quelqu'un, c'est pour lui et non pas pour vous : vous devez donc moins chercher à lui dire ce que vous pensez, que ce qui lui plaît davantage. »
(Les liaisons dangereuses, Mme de Merteuil, lettre 105)

Courrier électronique
("Courriel" ou "mèl")

Il a transformé la notion de message épistolaire : le support de la lettre s'est dématérialisé, le porteur du message a disparu et le temps de cette communication s'est modifié ; cependant la forme d'échange a conservé des caractéristiques du message épistolaire : de quelqu'un... / à quelqu'un, avec une datation et une localisation. D'ailleurs, le vocabulaire (par métaphore) demeure : on parle d'une "adresse", classée dans un "carnet d'adresse" ; nous avons une "boîte aux lettres" que l'on doit "relever" afin de lire nos "messages".

Double énonciation
n.f.

L'énonciation dans le roman épistolaire peut-être qualifiée de double comme pour le théâtre : l'auteur est l'émetteur vers le lecteur destinataire récepteur, mais, vous êtes aussi lecteur récepteur et le lecteur des autres lettres... ainsi l'omniscience est donc partagée : avec l'auteur, le lecteur a une connaissance de l'ensemble des échanges épistolaires.

Entête
n.f.

Haut de la lettre, très typé selon le type de courrier (topique : expéditeur, date, P.J., appellatif…)

Épistolaire
adj.

(grec epistellein "envoyer à") adjectif ou substantif, il désigne ce qui a rapport à la correspondance, aux messages "envoyés" sur le support de l'écriture par différents canaux : une lettre, un banal billet, une missive privée, une épître, un poulet.

Épistolarité
n.f.

On parlera d'épistolarité pour désigner les caractéristiques formelles et les indices stylistiques de l'écriture d'une lettre.

Épistolier
épistolière

Écrivain qui pratique le genre épistolaire. "Madame de Sévigné est la plus grande épistolière française." (Petit Robert). Toute personne (même fictive !) qui écrit des lettres (sens large).

Épître
n.f.

Lettre, épistole, missive, (Les épîtres de Cicéron ou de saint Paul aux Corinthiens)
Lettre en vers (Les Héroïdes d'Ovide). L'épître devient un genre littéraire au XVIe siècle avec Marot qui s'adresse à François 1er (épîtres de Boileau, de Voltaire)

Humanisme
n.m.

(latin umanista : mouvement érudit en Italie)
Cela correspond à une approche du monde qui met l'homme et ses valeurs au-dessus de tout.
C'est un mouvement philosophique lié à la Renaissance (italienne puis européenne au XVIe siècle). La réflexion est marquée par le retour aux textes de l'antiquité grecque et latine.
Ses préoccupations (en rupture avec le Moyen-Âge ?) : la langue, l'éducation, la nature humaine et le respect qu'on lui doit...

Idiome
n.m.

Langue, parler propre à une région, à un groupe social, à une personne.
Dans Les Liaisons dangereuses chaque personnage est caractérisé par son style propre : ainsi dans les lettres de Cécile se lit sa jeunesse à travers sa prose naïve...

Ironie
n.f. point d'ironie

Dire, en se moquant, le contraire de ce que l'on pense ou veut faire penser. Si le sens est trop évident l'ironie devient un sarcasme : il faut que le récepteur s'interroge sur le sens à entendre.
Pour aider ce lecteur, Alcanter de Brahm (fin XIXe) avait proposé un signe de ponctuation spécifique pour l'ironie ؟ (? en miroir) : ainsi le doute sur l'intention ironique de l'auteur ne pouvait plus être permis !
''L'écriture ironique'' (sarcasme, raillerie, demi-mot, transposition...) est un outil pour exprimer sa libre pensée pour le philosophe ''libertin érudit''
Exemples :
- Entre sarcasme et ironie : ''Et pour m'en occuper comment ? en attendant à mon tour, et en esclave soumise, les sublimes faveurs de votre Hautesse.'' (Les liaisons, Mme de Merteuil, LETTRE CXXVII)
- "Pour empêcher la terre de trembler [...] tous deux furent menés séparément dans des appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était jamais incommodé du soleil." (Voltaire, Candide, chap. 6)

La lettre
(et son
support)

(latin littera, litterae) désigne au pluriel les "écrits échangés" par deux personnes pour communiquer.
Épistole, missive, "un écrit que l'on adresse à quelqu'un pour lui communiquer ce qu'on ne peut ou ne veut lui dire oralement ". (Petit Robert)
"écrit sur feuille de papier, adressé personnellement à quelqu'un et destiné à être mis sous enveloppe pour être envoyé par la poste" (Larousse)

Libelle
n.m.

Court écrit à caractère satirique voire injurieux ou diffamatoire.
(Pamphlet, satire, diatribe) (Robert)

Litote
(et
contre-litote)

"Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l'expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins." (Petit Robert)
"Adieu, Monsieur. Je vous aime bien, de tout mon coeur." écrit Cécile à Danceny (Les Liaisons, L. XXX). Une façon d'atténuer (ou renforcer !) un aveu encore difficile.
La contrelitote est une fausse exagération, souvent ironique puisqu'en éxagérant on laisse entendre l'exagération
''C'est peu pour mon inhumaine de ne pas répondre à mes Lettres'' (Les Liaisons, L. XL) Valmont parle de Mme de Tourvel à la Marquise sans aucune sincérité...

Mise en abyme
n.f.

Procédé de composition (pictural ou littéraire) par lequel l'artiste réalise (par le biais d'un miroir, d'un personnage ou de la narration) la réflexion de l'œuvre au centre du tableau ou du roman. On parle de ''peinture dans la peinture'', ''théâtre dans le théâtre'' (Molière disant que DJ joue les tartuffes), ''roman dans le roman''...
Le roman épistolaire offre de nombreuses possibilités de mise en abyme d'un événement ou d'une situation : un même événement relaté par différentes voix, une lettre dans une lettre... ou les épistoliers explicitant le titre du roman en citant à cinq reprises le thème des liaisons dangereuses !
(''Voyez donc à soigner davantage votre style. Vous écrivez toujours comme un enfant.'' (Les Liaisons lettre 105)

Modalisation
n.f.

Tout élément qui parle de l'attitude du sujet de l'énonciation par rapport à son énoncé. Plus particulièrement ce qui marque une nuance, une rectification, une prise de distance, une plus ou moins grande adhésion au contenu de l'énoncé : "j'avais bien raison de dire…".

Onomastique
n.f./adj.

Étude, science des noms propres, et plus spécialement, des noms de personnes et de lieux
Rabelais, s'amuse beaucoup avec ces noms qui enrichissent par rexemple des portraits de personnages
Exemple : Gargamelle, "La grande gamelle", femme de Grangousier "Le grand gosier
(exemple à suivre dans le texte en moyen français)"

Pacte de lecture
n.m.

Vérité ou mensonge ? chez Laclos
L'auteur sait que le lecteur sait que ce recueil de lettres est une fiction, il annonce le jeu d'écriture dans cette mise en scène du ''Rédacteur'' et de ''l'Éditeur'', et dans les ''Notes'' de bas de page.

Pacte de lecture
n.m.

Un silène (une sapate) ? chez Rabelais
L'auteur veut convaincre son lecteur que "l'habit ne faict poinct le moyne".
Il annonce un jeu d'écriture dans cette mise en scène d'un ''auteur'' malicieux qui veut faire rire ("Pour ce que rire est le propre de l'homme.") et de ses ''lecteurs'' complices ("Beuveurs tres illustres, et [...] Verolez tres precieux ", "mes bons disciples").

Période
n.f.

« Phrase complexe dont les membres composants sont groupés de telle façon que, si variés qu'ils soient dans leur structure, leur assemblage donne une impression d'équilibre et d'unité » (Marouzeau). Elle est bâtie sur un rythme binaire (ou ternaire). C'est la forme d'éloquence propre à Mme de Merteuil ou à Valmont.
''J'admirais la beauté, j'adorai la vertu. Sans prétendre à vous obtenir, je m'occupai de vous mériter.'' (Les Liaisons, Valmont, Lettre XXXVI)

Polyphonie
n.f.

En dehors des lettres portugaises qui sont à une seule voix, le roman épistolaire est à deux ou trois voix. Dans Les Liaisons dangereuses on peut identifier 12 épistoliers (avec des styles différents) dans un système complexe de croisement des lettres.
(antonyme : "monodique")

Prétérition
n.f.

(paralipse, prétermission ) figure de style qui consiste à feindre de ne pas vouloir dire ce que l'on dit néanmoins clairement : "je n'ai plus rien à ajouter. Ni sur votre prudence, qui... ; ni sur votre conduite qui...".

Projets
n.m.

Le roman (fiction), le pamphlet (et autres "lettres ouvertes" ou "lettre d'idées"), la correspondance (et autres "lettres privées"…), la lettre d'embauche (et autres "lettres fonctionnelles")

Rabelaisien
adj.

Qui a la gaieté libre et truculente, parfois cynique et grossière, que l'on trouve chez Rabelais.
Citation : « Soubdain qu'il fut né [...] s'escrioit : "A boire ! à boire ! à boire !, comme invitant tout le monde à boire » (Gargantua chap. VI)
Synonymes : gaulois, égrillard, épicé, gaillard, grivois, leste, licencieux

Réalité
n.f.

L'illusion du vrai se fait en respectant la forme (appellatif, date, "je" qui parle au présent) et en inscrivant la correspondance dans un réel suggéré (intimité, référence à un courrier antérieur, citations, faits attestés, invite, narration intercalée…).

Réforme
n.f.

La réforme de la religion catholique qui triomphera en lien avec les pouvoirs (Rois, papes, évêques). Ces idées neuves vont mettre en avant la pensée humaniste, simplifier les pratiques cultuelles, substituer progressivement le français au latin
Cela débouchera sur les 8 « guerres de religions » qui ont ensanglanté la seconde moitié du XVIe siècle (1562-1598).

Registre
n.m.

C'est à dire "la manifestation par le langage des grandes catégories d'émotions et de mouvements de la sensiblité". Tons remarquables : épique, lyrique (élégiaque), comique (humoristique, ironique, caricatural, satirique ou parodique, voire burlesque), oratoire (polémique, délibératif, satirique, pathétique, épique, didactique voire apologétique), tragique, épidictique, réaliste (assertorique ou apodictique ;c), fantastique…

Renaissance
n.f.
(attesté au XIXe)

Mouvement de retour aux idées et à l'art antique (gréco-latin) qui se développa en Italie au XVe siècle ; Tendance à un humanisme individualiste en Europe.
Période historique allant du XIVe siècle à la fin du XVIe durant laquelle se feront les « grandes découvertes »
(Robert)

Rhétorique
n.f.

Art de bien parler ; technique de la mise en oeuvre des moyens d'expression du langage (par le style : la composition, les figures littéraires...).
Dans Les Liaisons dangereuses un même épistolier peut changer de style (Valmont lettres 34/36 ; Cécile lettres 1 / 18...) en fonction du destinataire.
(''Voyez donc à soigner davantage votre style. Vous écrivez toujours comme un enfant.'' (Les Liaisons lettre 105)

Rupture
n.f.

(fin de la lettre) Formule de fin de lettre pour rompre la communication (très typée selon le type de courrier)

Sapate
n.m.

Cadeau considérable, caché sous une forme qui l'est beaucoup moins : emballage de papier journal pour présenter une jolie bague.
Par extension tout objet d'apparence extérieure quelconque qui enferme de la beauté (Géode, huître...)
(Voir Silène)

Silène
n.m.

Dans la mythologie grecque, Silène est un satyre, père et précepteur du dieu Dionysos. Il accompagne Dyonisos, Pan ou les nymphes.
D'apparence difforme, les silènes décoraient des boites ou écrins destinés à contenir des objets précieux... Socrate est souvent comparé à un silène à cause de son apparente laideur qui dissimulait sa richesse (sagesse) intérieure.
(Voir Sapate)

Syllepse
n.f.

Figure de style par laquelle un mot est employé à la fois au sens propre et au sens figuré.
Exemple :
- ''usagée'' dans la lettre 155 des Liaisons : Danceny ''préférera-t-il une jeune fille bien timide [...] aux agréments d'une femme parfaitement usagée !''

Temporalité épistolaire
n.f.

Entrée pour étudier les divers décalages dans le temps : le temps des horloges, les dates (indiquées ou non) des lettres échangées et le temps vécu par les épistoliers (ou les personnages). Ainsi, les lettres écrites en plusieurs étapes, les envois différés ou non datés, les interruptions de correspondance ont un effet sur le sens : ces événements permettent d'imaginer la qualité du contact entre l'émetteur et le destinataire de la lettre, le regard déterministe sur les événements.

Topique& / topos
n.m.

Lieu commun (plus ou moins attendu par le destinataire) qui codifie la lettre. Une lettre de recommandation, une lettre d'embauche, de remerciement, une lettre de rupture, de déclaration d'amour, une lettre de reproches… correspondent à des modèles sociaux fortement typés.

II- Le vocabulaire des personnages de "mauvaise réputation" :

"Libertin" et variantes (noms et adjectifs)

Antonymie (noms et adjectifs)

Épicurien, hédoniste, sybarite...
n.m.

Ascète, ascétique, dévot, sérieux, vertueux...

Apprivoiseur, bambocheur, bambochard, bourreau des cœurs, bringueur, casse-cœur, cascadeur, cochon, corrupteur, coureur, débauché, dévergondé, don Juan, drille, un enjôleur, ensorceleur, fêtard, un galant, gigolo, godailleur, homme à femmes, homme à bonnes fortunes, incontinent, jouisseur, juponnier, juponnard, juponnailleur, larron d'honneur, lascif, libertin, libidineux, un lovelace, lubrique, luxurieux, noceur, noctambule, paillard, patachon, polisson, porc, ribaud, roué, ruffian, satyre, séducteur, sensuel, suborneur, tombeur, vieux galant, vieux beau, vicieux, viveur...

Ascétique, austère, bégueule, chaste, contenu, continent, correcteur, édifiant, frigide, froid, homme droit, mesuré, modéré, modeste, moralisateur, pudibond, pudibonderie, pudique, prude, pur, rangé, réformateur, réglé, réservé, retenu, sage, sobre, vertueux...

Sadique
adj.

Masochiste

Barbeau, barbichon, barbillon, barbiquet, brochet, dos vert, entremetteur, mac, maquereau, marle, marlou, poisse, poisson, proxénète, souteneur…

 

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