Objet d'étude :
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Appellatif |
Apostrophe "dont on se sert pour nommer" le destinataire au début d'une lettre (ex. "Cher ami,"). Il définit un mode de relation entre les correspondants (il peut être cérémonieux : "père"). |
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Circonstant épistolaire |
(on dit aussi ''circonstanciel'')
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Contrat épistolaire |
Pacte (plus ou moins tacite) qui garantit la réalité de la relation épistolaire et la régularité des échanges authentiques, dans le cadre d'une relation amoureuse, amicale, familiale (Mme de Sévigné et sa fille), et/ou professionnelle. Le roman épistolaire simule la sincérité d'un tel pacte (voir ce mot ci dessous). |
Correspondance |
« Conversation entre absents » ou prolongement de celle-ci...
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Courrier électronique |
Il a transformé la notion de message épistolaire : le support de la lettre s'est dématérialisé, le porteur du message a disparu et le temps de cette communication s'est modifié ; cependant la forme d'échange a conservé des caractéristiques du message épistolaire : de quelqu'un... / à quelqu'un, avec une datation et une localisation. D'ailleurs, le vocabulaire (par métaphore) demeure : on parle d'une "adresse", classée dans un "carnet d'adresse" ; nous avons une "boîte aux lettres" que l'on doit "relever" afin de lire nos "messages". |
Double énonciation |
L'énonciation dans le roman épistolaire peut-être qualifiée de double comme pour le théâtre : l'auteur est l'émetteur vers le lecteur destinataire récepteur, mais, vous êtes aussi lecteur récepteur et le lecteur des autres lettres... ainsi l'omniscience est donc partagée : avec l'auteur, le lecteur a une connaissance de l'ensemble des échanges épistolaires. |
Entête |
Haut de la lettre, très typé selon le type de courrier (topique : expéditeur, date, P.J., appellatif…) |
Épistolaire |
(grec epistellein "envoyer à") adjectif ou substantif, il désigne ce qui a rapport à la correspondance, aux messages "envoyés" sur le support de l'écriture par différents canaux : une lettre, un banal billet, une missive privée, une épître, un poulet. |
Épistolarité |
On parlera d'épistolarité pour désigner les caractéristiques formelles et les indices stylistiques de l'écriture d'une lettre. |
Épistolier |
Écrivain qui pratique le genre épistolaire. "Madame de Sévigné est la plus grande épistolière française." (Petit Robert). Toute personne (même fictive !) qui écrit des lettres (sens large). |
Épître |
Lettre, épistole, missive, (Les épîtres de Cicéron ou de saint Paul aux Corinthiens)
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Humanisme |
(latin umanista : mouvement érudit en Italie)
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Idiome |
Langue, parler propre à une région, à un groupe social, à une personne.
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Ironie |
Dire, en se moquant, le contraire de ce que l'on pense ou veut faire penser. Si le sens est trop évident
l'ironie devient un sarcasme : il faut que le récepteur s'interroge sur le sens à entendre.
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La lettre |
(latin littera, litterae) désigne au pluriel les "écrits
échangés" par deux personnes pour communiquer. |
Libelle |
Court écrit à caractère satirique voire injurieux ou diffamatoire.
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Litote |
"Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l'expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins."
(Petit Robert)
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Mise en abyme |
Procédé de composition (pictural ou littéraire) par lequel l'artiste réalise
(par le biais d'un miroir, d'un personnage ou de la narration) la réflexion de l'œuvre au centre du tableau ou du roman.
On parle de ''peinture dans la peinture'', ''théâtre dans le théâtre'' (Molière disant que DJ joue les tartuffes), ''roman dans le roman''...
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Modalisation |
Tout élément qui parle de l'attitude du sujet de l'énonciation par rapport à son énoncé. Plus particulièrement ce qui marque une nuance, une rectification, une prise de distance, une plus ou moins grande adhésion au contenu de l'énoncé : "j'avais bien raison de dire…". |
Onomastique |
Étude, science des noms propres, et plus spécialement, des noms de personnes et de lieux
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Pacte de lecture |
Vérité ou mensonge ? chez Laclos
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Pacte de lecture |
Un silène (une sapate) ? chez Rabelais
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Période |
« Phrase complexe dont les membres composants sont groupés de telle façon que, si variés qu'ils soient dans leur structure, leur assemblage donne une impression d'équilibre et d'unité » (Marouzeau).
Elle est bâtie sur un rythme binaire (ou ternaire). C'est la forme d'éloquence propre à Mme de Merteuil ou à Valmont.
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Polyphonie |
En dehors des lettres portugaises qui sont à une seule voix, le roman épistolaire est
à deux ou trois voix. Dans Les Liaisons dangereuses on peut identifier 12 épistoliers (avec des styles différents)
dans un système complexe de croisement des lettres.
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Prétérition |
(paralipse, prétermission ) figure de style qui consiste à feindre de ne pas vouloir dire ce que l'on dit néanmoins clairement : "je n'ai plus rien à ajouter. Ni sur votre prudence, qui... ; ni sur votre conduite qui...". |
Projets |
Le roman (fiction), le pamphlet (et autres "lettres ouvertes" ou "lettre d'idées"), la correspondance (et autres "lettres privées"…), la lettre d'embauche (et autres "lettres fonctionnelles") |
Rabelaisien |
Qui a la gaieté libre et truculente, parfois cynique et grossière,
que l'on trouve chez Rabelais.
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Réalité |
L'illusion du vrai se fait en respectant la forme (appellatif, date, "je" qui parle au présent) et en inscrivant la correspondance dans un réel suggéré (intimité, référence à un courrier antérieur, citations, faits attestés, invite, narration intercalée…). |
Réforme |
La réforme de la religion catholique qui triomphera en lien avec les pouvoirs (Rois, papes, évêques).
Ces idées neuves vont mettre en avant la pensée humaniste, simplifier les pratiques cultuelles, substituer progressivement le français au latin
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Registre |
C'est à dire "la manifestation par le langage des grandes catégories d'émotions et de mouvements de la sensiblité". Tons remarquables : épique, lyrique (élégiaque), comique (humoristique, ironique, caricatural, satirique ou parodique, voire burlesque), oratoire (polémique, délibératif, satirique, pathétique, épique, didactique voire apologétique), tragique, épidictique, réaliste (assertorique ou apodictique ;c), fantastique… |
Renaissance |
Mouvement de retour aux idées et à l'art antique (gréco-latin) qui se développa en Italie au XVe siècle ;
Tendance à un humanisme individualiste en Europe.
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Rhétorique |
Art de bien parler ; technique de la mise en oeuvre des moyens d'expression du langage
(par le style : la composition, les figures littéraires...).
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Rupture |
(fin de la lettre) Formule de fin de lettre pour rompre la communication (très typée selon le type de courrier) |
Sapate |
Cadeau considérable, caché sous une forme qui l'est beaucoup moins :
emballage de papier journal pour présenter une jolie bague.
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Silène |
Dans la mythologie grecque, Silène est un satyre, père et précepteur du dieu Dionysos. Il accompagne Dyonisos, Pan ou les nymphes.
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Syllepse |
Figure de style par laquelle un mot est employé à la fois au sens propre et au sens figuré.
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Temporalité épistolaire |
Entrée pour étudier les divers décalages dans le temps : le temps des horloges, les dates (indiquées ou non) des lettres échangées et le temps vécu par les épistoliers (ou les personnages). Ainsi, les lettres écrites en plusieurs étapes, les envois différés ou non datés, les interruptions de correspondance ont un effet sur le sens : ces événements permettent d'imaginer la qualité du contact entre l'émetteur et le destinataire de la lettre, le regard déterministe sur les événements. |
Topique& / topos |
Lieu commun (plus ou moins attendu par le destinataire) qui codifie la lettre. Une lettre de recommandation, une lettre d'embauche, de remerciement, une lettre de rupture, de déclaration d'amour, une lettre de reproches… correspondent à des modèles sociaux fortement typés. |
"Libertin" et variantes (noms et adjectifs) |
Antonymie (noms et adjectifs) |
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Épicurien, hédoniste, sybarite... |
Ascète, ascétique, dévot, sérieux, vertueux... |
Apprivoiseur, bambocheur, bambochard, bourreau des cœurs, bringueur, casse-cœur, cascadeur, cochon, corrupteur, coureur, débauché, dévergondé, don Juan, drille, un enjôleur, ensorceleur, fêtard, un galant, gigolo, godailleur, homme à femmes, homme à bonnes fortunes, incontinent, jouisseur, juponnier, juponnard, juponnailleur, larron d'honneur, lascif, libertin, libidineux, un lovelace, lubrique, luxurieux, noceur, noctambule, paillard, patachon, polisson, porc, ribaud, roué, ruffian, satyre, séducteur, sensuel, suborneur, tombeur, vieux galant, vieux beau, vicieux, viveur... |
Ascétique, austère, bégueule, chaste, contenu, continent, correcteur, édifiant, frigide, froid, homme droit, mesuré, modéré, modeste, moralisateur, pudibond, pudibonderie, pudique, prude, pur, rangé, réformateur, réglé, réservé, retenu, sage, sobre, vertueux... |
Sadique |
Masochiste |
Barbeau, barbichon, barbillon, barbiquet, brochet, dos vert, entremetteur, mac, maquereau, marle, marlou, poisse, poisson, proxénète, souteneur… |