Objet d'étude :
|
|
Présentation avec l'aimable autorisation de l'auteur et des éditions Casterman
''Les couvertures et les illustrations sont protégées par le droit d’auteur, elles ne peuvent être utilisées sans l’autorisation des Editions Casterman S.A. et toute reproduction ou utilisation non autorisée est constitutive de contrefaçon et passible de poursuites pénales.''
![]() |
(citation du prologue p. 3) En guise de prologue LE COUP DE SANG est le nom du dérèglement
| |
Quatrième de couverture« Je confirme.
Enki Bilal
Scénariste, réalisateur, dessinateur Enki Bilal (1951) est l'auteur de nombreuses bandes dessinées dont La foire aux immortels (1980),
La femme piège (1986), la tétralogie Le Sommeil du monstre (1998 - analyse ici), dont 32 décembre (2003), Animal'z (2009).
|
|
|
Les trois premières pages (l'incipit ?) sont présentées sur le site de © Casterman SA / Bilal
(avec l'autorisation exclusive des éditions © Casterman SA / Bilal)
- Analyse du Sommeil du Monstre
- biographie de l'auteur sur Wikipédia (Notons que "Enes" est une erreur...)
- "tout Bilal" : un site plutôt graphique et précis
- "100 Cases de maîtres" un art graphique, la bande dessinée
(éditions de la Martinière - oct.2010)
où l'on peut lire à propos de : La Femme piège - Dargaud, 1986.
"Le philosophe Michel Onfray dit du peintre Vladimir Velikovic qu'il peint « la splendeur de la catastrophe pour mieux l'exorciser ». Toutes choses égales, on peut en déclarer autant de son compatriote Enki Bilal, qui compte parmi les grands dessinateurs de notre époque. Les images de
La Femme piège ou de
Froid équateur, qui inventent le futur avec une vraisemblance qui glace, évoquent (non sans humour pourtant) la pente fatale le long de laquelle nous avons commencé de glisser. Sa cité est une Babylone que nous avons déjà vue quelque part : Londres, Beyrouth, Grozny... L'ambiance glauque dans laquelle baignent les personnages de Bilal appelle, comme pour compenser, un dessin appuyé, précis, impitoyable. Non sans paradoxe, le trait de l'auteur donne ainsi consistance à un monde crépusculaire, anomique, où tout fout le camp. Les êtres et les choses y sont rendus cliniquement, qu'il s'agisse du corps « exsangue » de la journaliste, de la figure sinistre des voyous qui zonent ou bien encore des appareillages hyperréalistes rafistolés émergeant un peu partout. En fouillant ses décors, Bilal dégage les fondements de sa mélancolie. Le détail d'une case est à cet égard symptomatique : rejetant pour une fois son « bleu-à-lèvres », la journaliste redécouvre, devant son miroir, les vertus du rouge ! La vie a de beaux restes
Creusant son sujet, l'artiste atteint d'autres strates, encore.
Le Caire. Nikopol et Horus sont au bord d'une piscine vide où grouillent des lézards. Derrière eux, un serviteur, obséquieux (à moins qu'il ne soit débile), remporte des verres vides. Si Nikopol ne présente rien de particulier, son interlocuteur, le dieu faucon (qui est venu revisiter la terre de ses ancêtres) est en revanche « étrangement familier ». Tout se passe comme si le vieux rêve des physiognomonistes (qui voulaient que le visage humain trahît l'animalité) se voyait confirmé au-delà de toute attente. Avec la propagation des Lumières, on le sait, la physiognomonie put opter pour
la caricature (Grandville, etc.). Reste qu'une voie s'ouvrait vers le fantastique. En acclimatant Horus dans le monde de Nikopol, Bilal semble prendre la suite du visionnaire Alfred Kubin, chez qui le monstre, « de l'autre côté », est sorti du sommeil. L'anti-utopie futuriste de l'auteur, décidément, est une parabole."
P. F. -D.
Né à Belgrade le 7 octobre 1951, Enki Bilal a vécu sa prime jeunesse dans
la Yougoslavie de Tito. Avec le scénariste Pierre Christin, il publie plusieurs
"Légendes d'aujourd'hui", dont Partie de chasse, qui revisite l'ère brejnévienne
de façon saisissante. Bilal devient ensuite son propre scénariste, avec
la Trilogie Nikopol (1980-1992), puis avec la Tétralogie du Monstre (1998-2007).
Il est l'auteur de cinq films depuis Bunker Palace Hôtel, en 1989. Les mondes de Bilal
nous montrent que la corruption, le cynisme et le culte de la force sont des maladies
mortelles.
– Exterminateur 17, scénario de Jean-Pierre Dionnet, Les Humanoïdes Associés, 1979.
– Partie de chasse, scénario de Pierre Christin, Dargaud, 1983.
– La Femme piège, Dargaud, 1986.
– Froid équateur, Casterman, 1992.
– Animal'z, Casterman, 2009.