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Objet d'étude :
Le personnage de roman
(du XVIIe siècle à nos jours)

Problématique : En quoi le personnage de roman donne-t-il à voir un monde ?

I - Plan de travail : rappel du corpus

OI-3-1 : Étude d'une oeuvre intégrale Objet 3, séq. 1
GT 1 : le portrait
Objet 3, séq. 3
GT 2 : projets d'auteurs
Objet 3, séq. 4
GT 3 : apport culturel
La Condition humaine de A. Malraux
Pollen (Wintrebert)
 
Préface du Roman expérimental (Zola)
Incipit
Les Liaisons (Laclos)
Premières de couverture
Préfaces
May
La Disparition (Perec)
Expressionnisme allemand
et
Katow
Mme Bovary (Flaubert)
Le cinéma à l'époque de Malraux
débuts de romans
Clappique
Germinie... (Goncourt)
 
 
Excipit
La Métamorphose (Kafka)
Réécrire l'Histoire
 

 


Capsule : aide au commentaire (oral ou écrit)

II- Analyse des 7 textes :

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Texte 1 : Le Roman expérimental, 1878

Lecture cursive

Émile ZOLA
(1840-1902)

De « ... » à « ... »

Il a de l'imagination.

Ouvrage composé d'articles parus avant sa publication, Le Roman expérimentalpropose des réflexions sur le naturalisme. Dans le "Sens du réel", paru initialement en 1878 dans un ensemble plus vaste intitulé Du Roman, Zola insiste sur, l'importance de l'observation et de la documentation pour le romancier.


    Le plus bel éloge que l'on pouvait faire autrefois d'un romancier était de dire : "Il a de l'imagination." . Aujourd'hui, cet éloge serait presque regardé comme une critique. C'est que toutes les conditions du roman ont changé. L'imagination n'est plus la qualité maîtresse du romancier. Alexandre Dumas, Eugène Sue avaient de l'imagination. Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo a imaginé des personnages et une fable du plus vif intérêt ; dans Mauprat, George Sand a su passionner toute une génération par les amours imaginaires de ses héros. Mais personne ne s'est avisé d'accorder de l'imagination à Balzac et à Stendhal. On a parlé de leurs facultés puissantes d'observation et d'analyse ; ils sont grands parce qu'ils ont peint leur époque, et non parce qu'ils ont inventé des contes. Ce sont eux qui ont amené cette évolution, c'est à partir de leurs oeuvres que l'imagination n'a plus compté dans le roman. Voyez nos grands romanciers contemporains, Gustave Flaubert, Edmond et jules de Goncourt, Alphonse Daudet : leur talent ne vient pas de ce qu'ils imaginent, mais de ce qu'ils rendent la nature avec intensité.
    J'insiste sur cette déchéance de l'imagination, parce que j'y vois la caractéristique même du roman moderne. Tant que le roman a été une création de l'esprit, un amusement auquel on ne demandait que de la grâce et de la verve(1) on comprend que la grande qualité était avant tout d'y montrer une invention abondante. Même quand le roman historique et le roman à thèses sont venus, c'était encore l'imagination qui régnait toute-puissante, pour évoquer les temps disparus, pour heurter comme des arguments des personnages bâtis selon les besoins du plaidoyer. Avec le roman naturaliste, le roman d'observation et d'analyse, les conditions changent aussitôt. Le romancier invente bien encore ; il invente un plan, un drame ; seulement, c'est un bout de drame, la première histoire venue, et que la vie quotidienne lui fournit toujours. Puis, dans l'économie de l'œuvre, cela n'a plus qu'une importance très mince. Les faits ne sont là que comme les développements logiques des personnages. La grande affaire est de mettre debout des créatures vivantes, jouant devant les lecteurs la comédie humaine avec le plus de naturel possible. Tous les efforts de l'écrivain tendent à cacher l'imaginaire sous le réel.


    (Notes : )
(1) Verve : style imaginatif et fantaisiste.
(Voir les préfaces des romans du XIXe siècle)






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Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

 Le sens du réel

 

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Texte 2 : Pamphlet Contre Villeterque, 1881

Lecture cursive

Marquis de Sade
(1740-1814)

De « J'ai dit et... » à « ...on adore la vertu. »

Que dire de la vertu ?


           J'ai dit et je dis encore que l'étude des grands maîtres m'avait prouvé que ce n'était pas toujours en faisant triompher la vertu qu'on pouvait prétendre à l'intérêt dans un roman ou dans une tragédie ; que cette règle ni dans la nature, ni dans Aristote, ni dans aucune de nos poétiques, est seulement celle à laquelle il faudrait que tous les hommes s'assujettissent pour leur bonheur commun, sans être absolument essentielle dans un ouvrage dramatique de quelque genre qu'il soit ; mais ce ne sont point mes principes que je donne ici ; je n'invente rien, qu'on me lise, et l'on verra que, non-seulement ce que je rapporte en cet endroit de mon discours n'est que le résultat de l'effet produit par l'étude des grands maîtres, mais que je ne me suis même pas assujetti à cette maxime, telle bonne, telle sage que je la croie. Car enfin, quels sont les deux principaux ressorts de l'art dramatique ? Tous les bons auteurs ne nous ont-ils pas dit que c'était la terreur et la pitié. Or, d'où peut naître la terreur, si ce n'est des tableaux du crime triomphant, et d'où naît la pitié, si ce n'est de ceux de la vertu malheureuse ? Il faut donc ou renoncer à l'intérêt ou se soumettre à ces principes. Que Villeterque n'ait pas assez lu pour être persuadé de la bonté de ces bases, rien de plus simple. Il est inutile de connaître les règles d'un art quand on s'en tient à faire des Veillées qui endorment, ou à copier de petits contes dans les Mille et une Nuits, pour les donner ensuite orgueilleusement sous son nom. Mais si le plagiaire Villeterque ignore ces principes, parce qu'il ignore à peu près tout, du moins il ne les conteste pas ; et quand, pour prix de son journal, il a escroqué quelques billets de comédie, et que, placé au rang des gratis, on lui donne, pour sa mauvaise monnaie, la représentation des chefs-d'oeuvre de Racine et de Voltaire, qu'il apprenne donc là, en voyant Mahomet, par exemple, que Palmire et Séide périssent l'un et l'autre innocents et vertueux, tandis que Mahomet triomphe ; qu'il se convainque à Britannicus que ce jeune prince et sa maîtresse meurent vertueux et innocents pendant que Néron règne ; qu'il voie la même chose dans Polyeucte, dans Phèdre, etc. etc. ; qu'en ouvrant Richardson, lorsqu'il est de retour chez lui, il voie à quel degré ce célèbre Anglais intéresse en rendant la vertu malheureuse ; voilà des vérités dont je voudrais que Villeterque se convainquît, et s'il pouvait l'être, il blâmerait moins bilieusement, moins arrogamment, moins sottement enfin, ceux qui les mettent en pratique, à l'exemple de nos plus grands maîtres. Mais c'est que Villeterque, qui n'est pas un grand maître, ne connaît pas les ouvrages des grands maîtres ; c'est qu'aussitôt qu'on arrache la cognée du bilieux Villeterque, le cher homme ne sait plus où il en est.
Écoutons néanmoins cet original, quand il parle de l'usage que je fais des principes ; oh ! c'est ici que le pédant est bon à entendre.

           Je dis que pour intéresser, il faut quelquefois que le vice offense la vertu ; je dis que c'est un moyen sûr de prétendre à l'intérêt, et sur cet axiome, Villeterque attaque ma moralité. En vérité, en vérité, je vous le dis, Villeterque, mais vous êtes aussi bête en jugeant les hommes qu'en prononçant sur leurs ouvrages. Ce que j'établis ici est peut-être le plus bel éloge qu'il soit possible de faire de la vertu, et en effet, si elle n'était pas aussi belle, pleurerait-on ses infortunes ? Si moi-même je ne la croyais pas l'idole la plus respectable des hommes, dirais-je aux auteurs dramatiques : Quand vous voudrez inspirer la pitié, osez attaquer un instant ce que le ciel et la terre ont de plus beau, et vous verrez de quelle amertume sont les larmes produites par ce sacrilège ? Je fais donc l'éloge de la vertu quand Villeterque m'accuse de rébellion à son culte ; mais Villeterque, qui n'est pas vertueux sans doute, ne sait pas comment on adore la vertu.

 
(Voir les préfaces des romans du XIXe siècle)




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ConclusionRemarque

Le conflit de personnages...

 

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Texte 3 : Préface de Les Gens de bureau, 1862

Lecture cursive

Émile Gaboriau
(1832-1873)

De « Il est toujours... » à « ...je publie ce volume. »



      Il est toujours bon de consulter les hommes spéciaux.

      Aussi, avant de livrer ce volume à mon imprimeur, j'ai cru devoir soumettre le manuscrit à un de mes amis, sous-chef dans une de nos administrations publiques.

      Huit jours après, il me retournait mon livre avec le billet suivant :

« Je ne sais en vérité, mon cher, où vous avez puisé vos renseignements. Vos personnages n'ont pas la moindre vraisemblance. Ils n'existent pas. Que vous connaissez peu les employés ! Ce sont tous, sans exception, des hommes de mérite, intelligents, laborieux, actifs, fanatiques de leurs devoirs. Savez-vous qu'on n'ouvre pas les portes avant dix heures pour les empêcher d'arriver trop tôt ? Savez-vous que le soir il faut leur faire violence pour les mettre dehors sur le coup de quatre heures ? J'en connais qui ont refusé à la fin du mois de toucher leurs appointements, parce qu'ils ne croyaient pas les avoir assez bien gagnés. Et le mécanisme administratif, quelle singulière idée vous vous en faites ! Y a-t-il exemple d'une seule affaire qui ait traîné en longueur dans n'importe quel ministère ? Et quelle politesse dans tout le personnel, quelle urbanité parfaite, quel savoir-vivre !. Demandez au public. - Quant au favoritisme, chacun sait qu'il n'existe plus depuis les immortels principes de 89. »

« Donc, puisque vous voulez un conseil, croyez-moi, brûlez ces pages, et venez me demander ma collaboration. À nous deux nous ferons quelque chose de bien. »

      Ce conseil si désintéressé m'a touché l'âme. Mais je me suis souvenu que M. Josse est toujours orfèvre.

      Voilà pourquoi je publie ce volume.

 
(Voir les préfaces des romans du XIXe siècle)



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Le conflit de personnages...

 

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Texte 4 : Préface de À rebours, 1903

Lecture cursive

Joris-Karl Huysmans
(1848-1907)

De « Je me rappelle... » à « ...irritait presque Zola. »

Une métaphore de la destinée du personnage principal...

      Je me rappelle que j'allai passer, après l'apparition d'À Rebours, quelques jours à Médan. Une après-midi que nous nous promenions, tous les deux, dans la campagne, [Zola] s'arrêta brusquement et, l'oeil devenu noir, il me reprocha le livre, disant que je portais un coup terrible au naturalisme, que je faisais dévier l'école, que je brûlais d'ailleurs mes vaisseaux avec un pareil roman, car aucun genre de littérature n'était possible dans ce genre épuisé en un seul tome, et, amicalement, (car il était un très brave homme) il m'incita à rentrer dans la route frayée, à une étude de moeurs.

      Je l'écoutais, pensant qu'il avait tout à la fois et raison et tort - raison, en m'accusant de saper le naturalisme et de me barrer tout chemin - tort, en ce sens que le roman, tel qu'il le concevait, me semblait moribond, usé par les redites, sans intérêt, qu'il le voulût ou non, pour moi.

      Il y avait beaucoup de choses que Zola ne pouvait comprendre ; d'abord, ce besoin que j'éprouvais d'ouvrir les fenêtres, de fuir un milieu où j'étouffais ; puis, le désir qui m'appréhendait de secouer les préjugés, de briser les limites du roman, d'y faire entrer l'art, la science, l'histoire, de ne plus se servir en un mot, de cette forme que comme d'un cadre pour y insérer de plus sérieux travaux. Moi, c'était cela qui me frappait surtout à cette époque, supprimer l'intrigue traditionnelle, voire même la passion, la femme, concentrer le pinceau de lumière sur un seul personnage, faire à tout prix du neuf.

      Zola ne répondait pas à ces arguments avec lesquels j'essayais de le convaincre, et il réitérait sans cesse son affirmation : « Je n'admets pas que l'on change de manière et d'avis ; je n'admets pas que l'on brûle ce que l'on a adoré. »

      Eh là ! n'a-t-il pas joué, lui aussi, le rôle du bon Sicambre ? Il a, en effet, sinon modifié son procédé de composition et d'écriture, au moins varié sa façon de concevoir l'humanité et d'expliquer la vie. Après le pessimisme noir de ses premiers livres, n'avons-nous pas eu, sous couleur de socialisme, l'optimisme béat de ses derniers ?

      Il faut bien le confesser, personne ne comprenait moins l'âme que les naturalistes qui se proposaient de l'observer. Ils voyaient l'existence d'une seule pièce ; ils ne l'acceptaient que conditionnée d'éléments vraisemblables, et j'ai depuis appris, par expérience, que l'invraisemblable n'est pas toujours, dans le monde, à l'état d'exception, que les aventures de Rocambole sont parfois aussi exactes que celles de Gervaise et de Coupeau.

      Mais l'idée que, Des Esseintes, pouvaient être aussi vrai que ses personnages à lui, déconcertait, irritait presque Zola.

 
(Voir les préfaces des romans du XIXe siècle)



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Le conflit de personnages...

 

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Texte 5 : Préface des Cent Nouvelles nouvelles, PL Jacob 1858

Lecture cursive

Anonyme (1460)

De « Les contes dont... » à « ...du quinzième siècle. »

Personnages et Histoire...

     Les contes dont se composent les Cent Nouvelles nouvelles peuvent se diviser en trois catégories, provenant chacune de trois sources différentes : les unes (Nouv. 1, 9, 14, 16, 18, 19, 23, 34, 58, 60, 61, 64, 78, 88 et 96) sont imitées de Boccace et des anciens fabliaux ; les autres (Nouv. 3, 8, 11, 12, 20, 21, 32, 50, 79, 80, 83, 90, 91, 93, 95 et 99) sont empruntées aux Facéties du Pogge ; le reste est original et fondé sur des faits véritables
« Se peut très-bien, et par raison fondée convenablement en assez apparente verité, dit l'Acteur, ce present livre intituler de Cent Nouvelles nouvelles ; jà soit ce qu'elles soyent advenues ès parties de France, d'Allemaigne, d'Angleterre, de Haynault, de Flandres, de Braibant, etc. ; aussy, pource que l'estoffe, taille et façon d'icelles est d'assez fresche memoire et de myne beaucoup nouvelle »

     Les anecdotes contemporaines sur lesquelles reposent la plupart des Cent Nouvelles (notamment les Nouvelles 1, 5, 47, 62, 63, 75 etc.) ont certaine valeur historique ;
« mais, dit M. Leroux de Lyncy, ce n'est pas seulement sous le point de vue de l'histoire proprement dite que les Cent Nouvelles ont de l'importance ; c'est plutôt comme servant à l'histoire des moeurs, des usages, des coutumes du quinzième siècle, que ce recueil doit être considéré. Sous cet aspect, il n'est pas une page qui ne mérite de fixer l'attention. La vie intime de nos aïeux y est peinte dans le plus grand détail ; il est facile d'en saisir les circonstances les plus secrètes... Ce qui distingue principalement les Cent Nouvelles, c'est le style plein de clarté, de finesse et d'élégance, avec lequel elles sont écrites. Il est impossible de pousser plus loin la satire et la moquerie : la gaieté la plus franche s'y mêle à cette naïveté, dont notre la Fontaine avait le secret et qui s'est perdue avec lui. Cette naïveté a l'avantage de faire passer la crudité, quelquefois un peu rude, dont les récits sont empreints, et de faire oublier certaines expressions trop grossières... Le style est surtout remarquable dans le dialogue ; l'Acteur est arrivé, sous ce rapport, à une grande perfection ; mais il ne faut pas oublier que chacun des narrateurs y a contribué pour une partie, et que le mérite de l'Acteur consiste principalement dans la fidélité scrupuleuse avec laquelle il a reproduit chaque récit dans les mêmes termes qu'il l'avait entendu faire. Cette fidélité donne aux Cent Nouvelles une grande valeur, parce qu'elle nous permet de juger du langage admis dans la haute société du quinzième siècle. »

 
(Voir les préfaces des romans du XIXe siècle)



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ConclusionRemarque

Narrateur et personnages...

 

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Texte 6 : La Mise à mort 1965, éd. Gallimard

Lecture cursive

Aragon (1897-1982)

De « Il l'avait d'abord... » à « ...L'homme qui... » (incipit)
(présenté sous réserve de droits d'auteur)

Personnages et image...

I

 

     Il l'avait d'abord appelée Madame, et toi le même soir, Aube au matin. Et puis deux ou trois jours il essaya de Zibeline, trouvant ça ressemblant. Je ne dirai pas le nom que depuis des années il lui donne, c'est leur affaire. Nous supposerons qu'il a choisi Fougère. Pour les autres, elle était Ingeborg, je vous demande un peu.

      « Ne te regarde pas comme cela dans la glace, — dit Fougère, — reste un moment avec nous... » La scène se passe dans un petit restaurant à l'époque du Front populaire, quand les nappes étaient de linge à carreaux blancs et rouges, l'air comme une bataille de confettis, avec le steack flambé au poivre, trois verres par personne, et l'accordéoniste aveugle qui venait de jouer Marquita.

      Je ne me regarde pas dans la glace, dit Antoine, sans qu'on y prît garde, sa réputation déjà faite. S'il avait jamais insisté, quand Fougère disait cela, les gens auraient souri. Elle le lui disait toutes les fois qu'elle lui voyait soudain ce regard perdu. Qui eût jamais pu croire que, quand il regardait la glace, il regardait la glace et pas lui? Il aurait bien voulu se regarder dans la glace. Même à Fougère, il n'avouait pas cette anomalie. Cette fois, il n'y avait avec eux qu'un ami, Antoine s'était peu à peu absenté, tandis que Fougère et l'autre parlaient comme s'ils avaient été seuls. Ce miroir en l'air, au-dessus d'elle...

      C'était un beau miroir guilloché, de ce Venise à bords couleur de saphir, avec des étoiles taillées. Je m'y serais bien plu, j'aurais aimé pour moi ce cadre. Antoine soupira. Il ne pouvait pas se rappeler comment cela avait commencé. L'homme qui
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Identité et personnages...

 

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Texte 7 :

Lecture cursive

Incipit et premières phrases

Les premières phrases...

 

     Plus de deux mois s’écoulèrent avant que des Esseintes pût s’immerger dans le silencieux repos de sa maison de Fontenay ; des achats de toute sorte l’obligeaient à déambuler encore dans Paris, à battre la ville d’un bout à l’autre.
           À rebours, Joris-Karl Huysmans (Texte intégral sur wikisource)

 

      Onze heures venaient de sonner à la Bourse, lorsque Saccard entra chez Champeaux, dans la salle blanc et or, dont les deux hautes fenêtres donnent sur la place. D’un coup d’œil, il parcourut les rangs de petites tables, où les convives affamés se serraient coude à coude ; et il parut surpris de ne pas voir le visage qu’il cherchait.
           L'argent, Zola (Texte intégral sur wikisource)

 

      Le père Barbeau de la Cosse n'était pas mal dans ses affaires, à preuve qu'il était du conseil municipal de sa commune. Il avait deux champs qui lui donnaient la nourriture de sa famille et du profit par-dessus le marché. Il cueillait dans ses prés du foin à pleins charrois, et, sauf celui qui était au bord du ruisseau, et qui était un peu ennuyé par le jonc, c'était du fourrage connu dans l'endroit pour être de première qualité.
           La Petite Fadette, G. Sand (Texte intégral sur wikisource)

 

      En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de Digne. C’était un vieillard d’environ soixante-quinze ans ; il occupait le siége de Digne depuis 1806. Quoique ce détail ne touche en aucune manière au fond même de ce que nous avons à raconter, il n’est peut-être pas inutile, ne fût-ce que pour être exact en tout, d’indiquer ici les bruits et les propos qui avaient couru sur son compte au moment où il était arrivé dans le diocèse.
           Les Misérables, Victor Hugo (Texte intégral sur wikisource)

 

      Je venais de finir à vingt-deux ans mes études à l’université de Gottingue. — L’intention de mon père, ministre de l’électeur de ***, était que je parcourusse les pays les plus remarquables de l’Europe. Il voulait ensuite m’appeler auprès de lui, me faire entrer dans le département dont la direction lui était confiée, et me préparer à le remplacer un jour. J’avais obtenu, par un travail assez opiniâtre, au milieu d’une vie très-dissipée, des succès qui m’avaient distingué de mes compagnons d’étude, et qui avaient fait concevoir à mon père sur moi des espérances probablement fort exagérées.
           Adolphe, B. Constant (Texte intégral sur wikisource)

 

      — Zut ! s’écria tout à coup le père Roland qui depuis un quart d’heure demeurait immobile, les yeux fixés sur l’eau, et soulevant par moments, d’un mouvement très léger, sa ligne descendue au fond de la mer.
      Mme Roland, assoupie à l’arrière du bateau, à côté de Mme Rosémilly invitée à cette partie de pêche, se réveilla, et tournant la tête vers son mari :
      — Eh bien !… eh bien !… Gérôme !
           Pierre et Jean, G. de Maupassant (Texte intégral sur wikisource)

 

      La comtesse Louise Scilly avait dit à sa fille Henriette et à Francis Nayrac, le fiancé de cette jolie enfant : — « Marchez un peu et ne vous inquiétez pas de moi, je vous attendrai ici. Je ne veux pas que ma vieille figure vous gâte ce beau matin… » Et elle s’était assise sur un banc de marbre sculpté, auprès d’un buisson de roses, de ces roses frêles, à peine parfumées, qui fleurissent tout l’hiver les haies de cette douce Sicile. On était vers la fin de novembre, et une lumière d’une divine transparence, si légèrement, si puissamment réchauffante, enveloppait, baignait, caressait ce jardin, cette oasis plutôt de la villa Tasca, — fantaisie de grand seigneur hospitalier bien connue de ceux que le caprice du voyage ou le souci d’une santé compromise ont exilés quelques mois à Palerme.
La Terre promise, P. Bourget Texte intégral sur wikisource

 

      Romain Caldas, qui n’avait point eu de boules blanches à ses examens de l’École de droit découvrit un matin qu’il devait être admirablement propre à toutes les administrations. En conséquence, il prit une grande feuille de papier, et de sa plus belle écriture, qui n’était pas belle, il adressa une demande d’emplois à S. Exc. M. le Ministre de l’Équilibre National. Un vieux monsieur qu’il ne connaissait guère y mit une apostille dans laquelle il déclarait que les talents du soussigné Caldas devaient être utilisés sans retard au profit de l’État.
           Les Gens de bureau, Émile Gaboriau (Texte intégral sur wikisource)



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Axes de résolution

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Ressemblances et différences...

Les embrayeurs

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