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Objet d'étude :
La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation
(du XVIe à nos jours)

Problématique : « Dans quelle mesure dystopie et SF, argumentent au service d'une vision de l'homme et du monde... »

I - Plan de travail : rappel du corpus

Objet 2, séq. 2 : étude d'une oeuvre intégrale Objet 2, séq. 3
GT 1 : image de la femme
Objet 2, séq. 1
GT 2 : utopie et argumentation
Objet 2, séq. 4
GT 3 : apports culturels
Animal'z de E. Bilal   Rousseau (Émile, 1762) Utopia (Th. More) Amaurote :
(définir Eutopie et Contre Utopie)
New York in le 5e élément
(Luc Besson)
Incipit   Laclos (Liaisons, 1782) Le Meilleur des mondes (A. Huxley) Los Angeles in Blade Runner
(Ridley Scott)
Récit éclaté   Staël (De la Littérature, 1800) Autre monde (C. Bergerac) Coruscant in Star Wars
(G. Lucas)
Entrée des personnages   Anouilh (Antigone, 1944) Candide Chap.18 (Voltaire) La ville in Matrix
(Wlachowski)
Science et SF   Yourcenar (Yeux ouverts, 1980) Thélème (Rabelais) New York in Immortel
(Enki Bilal)
Excipit   Nothomb (Stupeur, 1999) Nous Autres (Zamiatine)  
         
      Atlantide (Platon)

 


Capsule : aide au commentaire (oral ou écrit)

II- Analyse des 7 textes :

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Texte 1 : Utopia (1516) Amaurote

Lecture cursive

Thomas More
(1478-1535)

''Qui connaît...'' à ''...le vent.''


Des villes d'Utopie et particulièrement de la ville d'Amaurote


     Qui connaît cette ville les connaît toutes, car toutes sont exactement semblables, autant que la nature du lieu le permet. Je pourrais donc vous décrire indifféremment la première venue ; mais je choisirai de préférence la ville d'Amaurote, parce qu'elle est le siège du gouvernement et du sénat, ce qui lui donne la prééminence sur toutes les autres. En outre, c'est la ville que je connais le mieux, puisque je l'ai habitée cinq années entières.
     Amaurote se déroule en pente douce sur le versant d'une colline. Sa forme est presque un carré. Sa largeur commence un peu au-dessous du sommet de la colline, se prolonge deux mille pas environ sur les bords du fleuve Anydre et augmente à mesure que l'on côtoie ce fleuve.
     La source de l'Anydre est peu abondante ; elle est située à quatre-vingts miles au-dessus d'Amaurote. Ce faible courant se grossit, dans sa marche, de la rencontre de plusieurs rivières, parmi lesquelles on en distingue deux de moyenne grandeur. Arrivé devant Amaurote, l'Anydre a cinq cents pas de large. À partir de là, il va toujours en s'élargissant et se jette à la mer, après avoir parcouru une longueur de soixante miles.
     Dans tout l'espace compris entre la ville et la mer, et quelques miles au-dessus de la ville, le flux et le reflux, qui durent six heures par jour, modifient singulièrement le cours du fleuve. À la marée montante, l'Océan remplit de ses flots le lit de l'Anydre sur une longueur de trente miles, et le refoule vers sa source. Alors, le flot salé communique son amertume au fleuve ; mais celui-ci se purifie peu à peu, apporte à la ville une eau douce et potable, et la ramène sans altération jusque près de son embouchure, quand la marée descend.
     Les deux rives de l'Anydre sont mises en rapport au moyen d'un pont de pierre, construit en arcades merveilleusement voûtées. Ce pont se trouve à l'extrémité de la ville la plus éloignée de la mer, afin que les navires puissent aborder à tous les points de la rade.
     Une autre rivière, petite, il est vrai, mais belle et tranquille, coule aussi dans l'enceinte d'Amaurote. Cette rivière jaillit à peu de distance de la ville, sur la montagne où celle-ci est placée, et, après l'avoir traversée par le milieu, elle vient marier ses eaux à celles de l'Anydre. Les Amaurotains en ont entouré la source de fortifications qui la joignent aux faubourgs. Ainsi, en cas de siège, l'ennemi ne pourrait ni empoisonner la rivière, ni en arrêter ou détourner le cours. Du point le plus élevé, se ramifient en tous sens des tuyaux de briques, qui conduisent l'eau dans les bas quartiers de la ville. Là où ce moyen est impraticable, de vastes citernes recueillent les eaux pluviales, pour les divers usages des habitants. Une ceinture de murailles hautes et larges enferme la ville, et, à des distances très rapprochées, s'élèvent des tours et des forts. Les remparts, sur trois côtés, sont entourés de fossés toujours à sec, mais larges et profonds, embarrassés de haies et de buissons. Le quatrième côté a pour fossé le fleuve même.
     Les rues et les places sont convenablement disposées, soit pour le transport, soit pour abriter contre le vent. Les édifices sont bâtis confortablement ; ils brillent d'élégance et de propreté, et forment deux rangs continus, suivant toute la longueur des rues, dont la largeur est de vingt pieds.
     Derrière et entre les maisons se trouvent de vastes jardins. Chaque maison a une porte sur la rue et une porte sur le jardin. Ces deux portes s'ouvrent aisément d'un léger coup de main, et laissent entrer le premier venu.
     Les Utopiens appliquent en ceci le principe de la possession commune. Pour anéantir jusqu'à l'idée de la propriété individuelle et absolue, ils changent de maison tous les dix ans, et tirent au sort celle qui doit leur tomber en partage.
     Les habitants des villes soignent leurs jardins avec passion ; ils y cultivent la vigne, les fruits, les fleurs et toutes sortes de plantes. Ils mettent à cette culture tant de science et de goût, que je n'ai jamais vu ailleurs plus de fertilité et d'abondance réunies à un coup d'œil plus gracieux. Le plaisir n'est pas le seul mobile qui les excite au jardinage ; il y a émulation entre les différents quartiers de la ville, qui luttent à l'envi à qui aura le jardin le mieux cultivé ! Vraiment, l'on ne peut rien concevoir de plus agréable ni de plus utile aux citoyens que cette occupation. Le fondateur de l'empire l'avait bien compris, car il appliqua tous ses efforts à tourner les esprits vers cette direction.
     Les Utopiens attribuent à Utopus le plan général de leurs cités. Ce grand législateur n'eut pas le temps d'achever les constructions et les embellissements qu'il avait projetés ; il fallait pour cela plusieurs générations. Aussi légua-t-il à la postérité le soin de continuer et de perfectionner son œuvre.
     On lit dans les annales utopiennes, conservées religieusement depuis la conquête de l'île, et qui embrassent l'histoire de dix-sept cent soixante années, on y lit qu'au commencement, les maisons, fort basses, n'étaient que des cabanes, des chaumières en bois, avec des murailles de boue et des toits de paille terminés en pointe. Les maisons aujourd'hui sont d'élégants édifices à trois étages, avec des murs extérieurs en pierre ou en brique, et des murs intérieurs en plâtras. Les toits sont plats, recouverts d'une matière broyée et incombustible, qui ne coûte rien et préserve mieux que le plomb des injures du temps. Des fenêtres vitrées (on fait dans l'île un grand usage du verre) abritent contre le vent. Quelquefois on remplace le verre par un tissu d'une ténuité extrême, enduit d'ambre ou d'huile transparente, ce qui offre aussi l'avantage de laisser passer la lumière et d'arrêter le vent.




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Étude menée par :  

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi une utopie... ?

 

 

Attention il s'agit d'un récit

 

 

 

Reprendre le schéma directeur de l'utopie

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Texte 2 : Le Meilleur des mondes (1932)

Lecture cursive

Aldous Huxley
(1619-1655)

''L'un des étudiant...'' à ''...secousses électriques''



     [...] L'un des étudiants leva la main ; et, bien qu'il comprît fort bien pourquoi l'on ne pouvait pas tolérer que des gens de caste inférieure gaspillassent le temps de la communauté avec des livres, et qu'il y avait toujours le danger qu'ils lussent quelque chose qui fît indésirablement « déconditionner » un de leurs réflexes, cependant... en somme, il ne concevait pas ce qui avait trait aux fleurs. Pourquoi se donner la peine de rendre psychologiquement impossible aux Deltas l'amour des fleurs ?

     Patiemment, le D.I.C. donna des explications. Si l'on faisait en sorte que les enfants se missent à hurler à la vue d'une rose, c'était pour des raisons de haute politique économique. Il n'y a pas si longtemps (voilà un siècle environ), on avait conditionné les Gammas, les Deltas, voire les Epsilons, à aimer les fleurs – les fleurs en particulier et la nature sauvage en général. Le but visé, c'était de faire naître en eux le désir d'aller à la campagne chaque fois que l'occasion s'en présentait, et de les obliger ainsi à consommer du transport.

     - Et ne consommaient-ils pas de transport ? demanda l'étudiant.

     - Si, et même en assez grande quantité, répondit le D.I.C., mais rien de plus. Les primevères et les paysages, fit-il observer, ont un défaut grave : ils sont gratuits. L'amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine. On décida d'abolir l'amour de la nature, du moins parmi les basses classes, d'abolir l'amour de la nature, mais non point la tendance à consommer du transport. Car il était essentiel, bien entendu, qu'on continuât à aller à la campagne, même si l'on avait cela en horreur. Le problème consistait à trouver à la consommation du transport une raison économiquement mieux fondée qu'une simple affection pour les primevères et les paysages. Elle fut dûment découverte.

     - Nous conditionnons les masses à détester la campagne, dit le Directeur pour conclure, mais simultanément nous les conditionnons à raffoler de tous les sports en plein air. En même temps, nous faisons le nécessaire pour que tous les sports de plein air entraînent l'emploi d'appareils compliqués. De sorte qu'on consomme des articles manufacturés, aussi bien que du transport. D'où ces secousses électriques.


--- Note --
Directeur de l’Incubation et du Conditionnement (D.I.C.) du Centre d’Incubation et de Conditionnement de Londres Central



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Étude menée par :  

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

Dans quelle mesure cette utopie tourne-t-elle mal ?

Eutopie et Utopie réalisée

 

Il serait bon de faire référence aux autres textes

 

Dystopie et conditionnement

 

Penser à l'allusion à Voltaire

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Texte 3 : L'Autre monde (1657 et 1662)

Lecture cursive

Cyrano de Bergerac
(1619-1655)

''Il fut...'' à ''...qui revit.''



     [...] Il fut à peine sorti, que je mis à considérer attentivement mes livres, et leurs boîtes, c'est-à-dire leurs couvertures, qui me semblaient admirables pour leurs richesses ; l'une était taillée d'un seul diamant, sans comparaison plus brillant que les nôtres ; la seconde ne paraissait qu'une monstrueuse perle fendue de ce monde-là ; mais parce que je n'en ai point de leur imprimerie, je m'en vais expliquer la façon de ces deux volumes.
     À l'ouverture de la boîte, je trouvai dedans un je ne sais quoi de métal presque semblable à nos horloges, pleins de je ne sais quelques petits ressorts et de machines imperceptibles. C'est un livre à la vérité, mais c'est un livre miraculeux qui n'a ni feuillets ni caractères ; enfin c'est un livre où pour apprendre, les yeux sont inutiles ; on n'a besoin que des oreilles. Quand quelqu'un donc souhaite lire, il bande avec grande quantité de toutes sortes de petits nerfs cette machine, puis il tourne l'aiguille sur le chapitre qu'il désire écouter, et au même temps il en sort comme de la bouche d'un homme, ou d'un instrument de musique, tous les dons distincts et différents qui servent, entre les grands lunaires, à l'expression du langage .
     Lorsque j'ai depuis réfléchi sur cette miraculeuse invention de faire des livres, je ne m'étonne plus de voir que les jeunes hommes de ce pays-là possédaient plus de connaissance, à seize et dix-huit ans, que les barbes grises du nôtre ; car, sachant lire aussitôt que parler, ils ne sont jamais sans lecture ; à la chambre, à la promenade, en ville, en voyage, ils peuvent avoir dans la poche, ou pendus à la ceinture, une trentaine de ces livres dont ils n'ont qu'à bander un ressort pour en ouïr un chapitre seulement, ou bien plusieurs, s'ils sont en humeur d'écouter tout un livre : ainsi vous avez éternellement autour de vous tous les grands hommes, et morts et vivants, qui vous entretiennent de vive voix. Ce présent m'occupe plus d'une heure ; enfin, me les étant attachés en forme de pendants d'oreilles, je sortis pour me promener ; mais je ne fus plus plutôt au bout de la rue que je rencontrai une troupe assez nombreuse de personnes tristes.
     Quatre d'entre eux portaient sur leurs épaules une espèce de cercueil enveloppé de noir. Je m'informai d'un, regardant ce que voulait dire ce convoi semblable aux pompes funèbres de mon pays ; il me répondit que ce méchant W... et nommé du peuple par une chiquenaude sur le genou droit, qui avait été convaincu d'envie et d'ingratitude, était décédé le jour précédent, et que le Parlement l'avait condamné il y avait plus de vingt ans à mourir de mort naturelle et dans son lit, et puis d'être enterré après sa mort. Je me pris à rire de cette réponse ; et lui m'interrogeant pourquoi :
- Vous m'étonnez, dis-je, de dire que ce qui est une marque de bénédiction dans notre monde, comme la longue vie, une mort paisible, une sépulture honorable, serve en celui-ci d'une punition exemplaire.
- Quoi ! vous prenez la sépulture pour une marque de bénédiction ! me répartit cet homme. Et par votre foi, pouvez-vous concevoir quelque chose de plus épouvantable qu'un cadavre marchant sous les vers dont il regorge, à la merci des crapauds qui lui mâchent les joues ; enfin la peste revêtue du corps d'un homme ? Bon Dieu ! la seule imagination d'avoir, quoique mort, le visage embarrassé d'un drap, et sur la bouche une pique de terre me donne de la peine à respirer ! Ce misérable que vous voyez porter, outre l'infamie d'être jeté dans une fosse, a été condamné d'être assisté dans son convoi de cent cinquante de ses amis, et commandement à eux, en punition d'avoir aimé un envieux et un ingrat, de paraître à ses funérailles avec un visage triste ; et sans que les Juges en ont en pitié, imputant en partie ses crimes à son peu d'esprit, ils auraient ordonné d'y pleurer. Hormis les criminels, on brûle ici tout le monde : aussi est-ce une coutume très décente et très raisonnable, car nous croyons que, le feu ayant séparé le pur avec l'impur, la chaleur rassemble par sympathie cette chaleur naturelle qui faisait l'âme ; et lui donne la force de s'élever toujours, et montant jusqu'à quelque astre, la terre de certains peuples plus immatériels que nous et plus intellectuels, parce que leur tempérament doit répondre et participer à la pureté du globe qu'ils habitent, et que cette flamme radicale, s'étant encore rectifiée par la subtilité des éléments de ce monde-là, elle vient à composer un des bourgeois de ce pays enflammé. Et ce n'est pas encore notre façon d'inhumer la plus belle. Quand un de nos philosophes vient à un âge où il sent ramollir son esprit, et la glace de ses ans engourdir les mouvements de son âme, il assemble ses amis par un banquet somptueux ; puis, ayant exposé les motifs qui le font résoudre à prendre congé de la nature, et le peu d'espérance qu'il y a d'ajouter quelque chose à ses belles actions, on lui fait ou grâce, c'est- à-dire on lui ordonne la mort, ou on lui fait un sévère commandement de vivre. Quand donc, à pluralité de voix, on lui a mis son souffle entre les mains, il avertit ses plus chers et du jour et du lieu : ceux-ci se purgent et s'abstiennent de manger pendant vingt-quatre heures ; puis arrivés qu'ils sont au logis du sage, et sacrifié qu'ils ont au soleil, ils entrent dans la chambre où le généreux les attend sur un lit de parade. Chacun le veut embrasser ; et quand c'est au rang de celui qu'il aime le mieux, après l'avoir baisé tendrement, il l'appuie sur son estomac, et joignant sa bouche sur sa bouche, de la main droite il se baigne un poignard dans le coeur. L'amant ne détache point ses lèvres de celles de son amant qu'il ne le sente expirer ; et lors il retire le fer de son sein, et fermant de sa bouche la plaie, il avale son sang, qu'il suce jusqu'à ce qu'un second lui succède, puis un troisième, un quatrième, et enfin toute la compagnie ; et quatre ou cinq heures après on introduit à chacun une fille de seize ou dix-sept ans et, pendant trois ou quatre jours qu'ils sont à goûter les plaisirs de l'amour, ils ne sont nourris que de la chair du mort qu'on leur fait manger toute crue, afin que, si de cent embrassements il peut naître quelque chose, ils soient assurés que c'est leur ami qui revit. »



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Étude menée par :  

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

Dans quelle mesure Cyrano invente-t-il un autre monde ?

Texte descriptif très construit

 

Il serait bon de faire référence aux autres textes

 

L'expression d'un désaccord

 

 

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Texte 4 : Candide (1759) l'Eldorado

Lecture cursive

Voltaire
(1694-1778)

''Cacambo témoigna...'' à ''...de physique.''


CHAPITRE DIX-HUITIÈME : Ce qu'ils virent dans le pays d'Eldorado



     Cacambo témoigna à son hôte toute sa curiosité ; l'hôte lui dit :
- Je suis fort ignorant, et je m'en trouve bien ; mais nous avons ici un vieillard retiré de la cour, qui est le plus savant homme du royaume, et le plus communicatif. Aussitôt il mène Cacambo chez le vieillard. Candide ne jouait plus que le second personnage, et accompagnait son valet.
     Ils entrèrent dans une maison fort simple, car la porte n'était que d'argent, et les lambris des appartements n'étaient que d'or, mais travaillés avec tant de goût que les plus riches lambris ne l'effaçaient pas. L'antichambre n'était à la vérité incrustée que de rubis et d'émeraudes ; mais l'ordre dans lequel tout était arrangé réparait bien cette extrême simplicité.
     Le vieillard reçut les deux étrangers sur un sofa matelassé de plumes de colibri, et leur fit présenter des liqueurs dans des vases de diamant ; après quoi il satisfit à leur curiosité en ces termes :
- Je suis âgé de cent soixante et douze ans, et j'ai appris de feu mon père, écuyer du roi, les étonnantes révolutions du Pérou dont il avait été témoin. Le royaume où nous sommes est l'ancienne patrie des Incas, qui en sortirent très imprudemment pour aller subjuguer une partie du monde, et qui furent enfin détruits par les Espagnols. Les princes de leur famille qui restèrent dans leur pays natal furent plus sages ; ils ordonnèrent, du consentement de la nation, qu'aucun habitant ne sortirait jamais de notre petit royaume ; et c'est ce qui nous a conservé notre innocence et notre félicité. Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce pays, ils l'ont appelé El Dorado, et un Anglais, nommé le chevalier Raleigh, en a même approché il y a environ cent années ; mais, comme nous sommes entourés de rochers inabordables et de précipices, nous avons toujours été jusqu'à présent à l'abri de la rapacité des nations de l'Europe, qui ont une fureur inconcevable pour les cailloux et pour la fange de notre terre, et qui, pour en avoir, nous tueraient tous jusqu'au dernier.
     La conversation fut longue ; elle roula sur la forme du gouvernement, sur les moeurs, sur les femmes, sur les spectacles publics, sur les arts. Enfin Candide, qui avait toujours du goût pour la métaphysique, fit demander par Cacambo si dans le pays il y avait une religion. Le vieillard rougit un peu.
- Comment donc, dit-il, en pouvez-vous douter ? Est-ce que vous nous prenez pour des ingrats ?
Cacambo demanda humblement quelle était la religion d'Eldorado. Le vieillard rougit encore.
- Est-ce qu'il peut y avoir deux religions ? dit- il ; nous avons, je crois, la religion de tout le monde : nous adorons Dieu du soir jusqu'au matin.
- N'adorez-vous qu'un seul Dieu ? dit Cacambo, qui servait toujours d'interprète aux doutes de Candide.
- Apparemment, dit le vieillard, qu'il n'y en a ni deux, ni trois, ni quatre. Je vous avoue que les gens de votre monde font des questions bien singulières.
Candide ne se lassait pas de faire interroger ce bon vieillard ; il voulut savoir comment on priait Dieu dans l'Eldorado.
- Nous ne le prions point, dit le bon et respectable sage ; nous n'avons rien à lui demander ; il nous a donné tout ce qu'il nous faut ; nous le remercions sans cesse.
Candide eut la curiosité de voir des prêtres ; il fit demander où ils étaient. Le bon vieillard sourit.
- Mes amis, dit-il, nous sommes tous prêtres ; le roi et tous les chefs de famille chantent des cantiques d'actions de grâces solennellement tous les matins ; et cinq ou six mille musiciens les accompagnent.
- Quoi ! vous n'avez point de moines qui enseignent, qui disputent, qui gouvernent, qui cabalent, et qui font brûler les gens qui ne sont pas de leur avis ?
- Il faudrait que nous fussions fous, dit le vieillard ; nous sommes tous ici du même avis, et nous n'entendons pas ce que vous voulez dire avec vos moines.
     Candide à tous ces discours demeurait en extase, et disait en lui-même :
- Ceci est bien différent de la Westphalie et du château de monsieur le baron : si notre ami Pangloss avait vu Eldorado, il n'aurait plus dit que le château de Thunder-ten-tronckh était ce qu'il y avait de mieux sur la terre ; il est certain qu'il faut voyager.
Après cette longue conversation, le bon vieillard fit atteler un carrosse à six moutons, et donna douze de ses domestiques aux deux voyageurs pour les conduire à la cour :
- Excusez-moi, leur dit-il, si mon âge me prive de l'honneur de vous accompagner. Le roi vous recevra d'une manière dont vous ne serez pas mécontents, et vous pardonnerez sans doute aux usages du pays s'il y en a quelques-uns qui vous déplaisent.
     Candide et Cacambo montent en carrosse ; les six moutons volaient, et en moins de quatre heures on arriva au palais du roi, situé à un bout de la capitale. Le portail était de deux cent vingt pieds de haut et de cent de large ; il est impossible d'exprimer quelle en était la matière. On voit assez quelle supériorité prodigieuse elle devait avoir sur ces cailloux et sur ce sable que nous nommons or et pierreries.
     Vingt belles filles de la garde reçurent Candide et Cacambo à la descente du carrosse, les conduisirent aux bains, les vêtirent de robes d'un tissu de duvet de colibri ; après quoi les grands officiers et les grandes officières de la couronne les menèrent à l'appartement de Sa Majesté, au milieu de deux files chacune de mille musiciens, selon l'usage ordinaire. Quand ils approchèrent de la salle du trône, Cacambo demanda à un grand officier comment il fallait s'y prendre pour saluer Sa Majesté ; si on se jetait à genoux ou ventre à terre ; si on mettait les mains sur la tête ou sur le derrière ; si on léchait la poussière de la salle ; en un mot, quelle était la cérémonie.
- L'usage, dit le grand officier, est d'embrasser le roi et de le baiser des deux côtés.
Candide et Cacambo sautèrent au cou de Sa Majesté, qui les reçut avec toute la grâce imaginable et qui les pria poliment à souper.
     En attendant, on leur fit voir la ville, les édifices publics élevés jusqu'aux nues, les marchés ornés de mille colonnes, les fontaines d'eau pure, les fontaines d'eau rose, celles de liqueurs de canne de sucre, qui coulaient continuellement dans de grandes places, pavées d'une espèce de pierreries qui répandaient une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle. Candide demanda à voir la cour de justice, le parlement ; on lui dit qu'il n'y en avait point, et qu'on ne plaidait jamais. Il s'informa s'il y avait des prisons, et on lui dit que non. Ce qui le surprit davantage, et qui lui fit le plus de plaisir, ce fut le palais des sciences, dans lequel il vit une galerie de deux mille pas, toute pleine d'instruments de mathématique et de physique.





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Étude menée par :  

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi... ?

 

 

Attention il s'agit d'un récit

 

 

 

Reprendre le schéma directeur de l'utopie

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Texte 5 : Gargantua, (1534)

Lecture cursive

Rabelais
(1490-1553)

''Au milieu...'' à ''...drogues aromatiques''


Abbaye de Thélème...


      Au milieu de la basse cour était une fontaine magnifique de bel alabastre ; au dessus les trois Grâces, avec cornes d’abondance, et jetaient l’eau par les mamelles, bouche, oreilles, yeux, et autres ouvertures du corps.

      Le dedans du logis sus ladite basse cour était sus gros piliers de cassidoine et porphyre, à beaux arts d’antique, au dedans desquels étaient belles galeries longues et amples, ornées de peintures, de cornes de cerfs, licornes, rhinocéros, hippopotames, dents d’éléphants, et autres choses spectables.

      Le logis des dames comprenait depuis la tour Artice jusqu’à la porte Mésembrine. Les hommes occupaient le reste. Devant ledit logis des dames, afin qu’elles eussent l’ébatement, entre les deux premières tours, au dehors, étaient les lices, l’hippodrome, le théâtre, et natatoires, avec bains mirifiques à triple solier, bien garnis de tous assortiments, et foison d’eau de myrrhe.

      Jouxte la rivière était le beau jardin de plaisance ; au milieu de celui-ci, le beau labyrinthe. Entre les deux autres tours étaient les jeux de paume et de grosse balle. Du côté de la tour Cryère était le verger, plein de tous arbres fruitiers, tous ordonnés en ordre quinconce. Au bout était le grand parc, foisonnant en toute sauvagine.

      Entre les tierces tours étaient les buttes pour l’arquebuse, l’arc, et l’arbalète ; les offices hors la tour Hespérie, à simple étage ; l’écurie au-delà des officesnbsp;; la fauconnerie au devant de celles-ci, gouvernée par les autourciers bien experts en l’art, et était annuellement fournie par les Candiens, Vénitiens et Sarmates, de toutes sortes d’oiseaux paragons, aigles, gerfauts, autours, sacres, laniers, faucons, éperviers, émerillons, et autres, tant bien faits et domestiqués que, partant du château pour s’ébattre aux champs, ils prenaient tous tout ce qu’ils rencontraient. La vènerie était un peu plus loin, tirant vers le parc.

      Toutes les salles, chambres et cabinets, étaient tapissés en diverses sortes, selon les saisons de l’année. Tout le pavé était couvert de drap vert. Les lits étaient en broderie. En chaque arrière-chambre était un miroir de cristallin, enchâssé en or fin, au tour garni de perles, et était de telle grandeur qu’il pouvait véritablement représenter toute la personne. À l’issue des salles du logis des dames, étaient les parfumeurs et les testoneurs par les mains desquels passaient les hommes, quand ils visitaient les dames. Ceux-ci fournissaient chaque matin les chambres des dames d’eau de rose, d’eau de naphe, et d’eau d’ange, et à chacun la précieuse cassolette, dégageant les vapeurs de toutes drogues aromatiques.




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Étude menée par : 1

Thématique

Situation

ConclusionRemarques

En quoi une utopie ?

 

Ouverture sur les autres textes

Ici surtout descriptif

 

 

 

Projet du narrateur / utopie

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Texte 6 : Pollen (2002) - Incipit

Lecture cursive

Wintrebert J.
(1949-...)

De « Tu ne tueras... » à « ...les combattre. » (avec l'autorisation de l'auteure)


Partie 1


          «Tu ne tueras pas.
          «Tu ne porteras pas la main sur autrui dans l'intention de le blesser.
          «Tu ne verseras pas le sang.»
   C'était la loi de Pollen.
   Sandre regardait le stylet. Une arme affilée, coupante. Il l'avait affûtée avec soin.
   Tu ne tueras pas.
   Il scruta la Citadelle. La porte qui donnait sur les jardins s'ouvrit enfin. Un guerrier en sortit et se mit à courir. Ses pas lourds creusaient le sable des allées. Il ne s'arrêterait qu'à bout de souffle. Sandre frapperait à cet instant.
   Le guerrier pénétra dans le jardin Rouge. Sandre le guettait depuis deux jours. Le cycle de ses foulées était immuable. Bientôt il atteindrait le Jardin Bleu, il s'arrêterait devant la fontaine, épuisé.
   Caché derrière la statue des Mères, Sandre attendait, ses doigts moites sur le stylet. Un tic agitait sa paupière. Tu ne tueras pas. La peur lui serrait la gorge mais sa résolution n'avait pas faibli. Et si mon corps me trahit ? Et si mon bras manque de puissance ? C'est un guerrier que je vais attaquer. Un être d'exception, entraîné au combat.
   Sandre suffoqua. L'odeur des violanthes était insupportable, ce soir. L'antidote de Moray le protégeait-il encore contre les effluves empoisonnés des fleurs-gardiennes ? Sa salive lui semblait un bloc étrange arrêté dans sa gorge. Ses mains fourmillaient. Et s'il tombait, comme tous ceux qui s'approchaient trop près de la Citadelle ?
   Les pas du guerrier sonnèrent sur les dalles mélodiques de l'atrium, enrayés de fatigue. Sandre respirait à petits coups. Ce n'était pas le moment de flancher. Précédée par son lumen qui l'éclairait à pleine puissance, sa proie approchait.
   Tapi dans l'ombre des Mères, Sandre vit le guerrier s'arrêter à l'endroit prévu, prendre appui sur ses genoux pliés, haleter comme s'il était pris de malaise.
   Le premier soir de sa traque, Sandre avait pensé que le guerrier lui échappait, tué par les fleurs censées le protéger. Les guerriers sont immunisés contre les violanthes. En voyant l'athlète s'éloigner d'un pas égal, Sandre avait compris son erreur.
   À l'instant où le guerrier s'arrêta, Sandre se jeta sur lui, perçant tel un guêpion, à l'endroit du coeur. Le guerrier s'effondra. Il râlait.
   Sandre sauta en arrière pour éviter la chute de sa victime. En même temps, il arracha le lumen. Privé de son symbiote, l'animal devint obscur. D'un coup de pied, Sandre l'écarta. Le lumen s'éteignit tout à fait.
   Le guerrier gisait devant la fontaine. Un soupir étrange quitta sa bouche, puis son corps se figea. Sur sa tunique s'élargit une tache, distincte à la faible clarté des étoiles. Sandre se mit à trembler. Figé, l'esprit gourd, la mémoire obscurcie, il essayait de se rappeler les consignes.
   « Assure-toi qu'il est mort, avait dit Moray. Surtout, n'oublie pas le stylet. »
   Sandre gémit. Le stylet! Il s'en était aussitôt débarrassé. Un geste irrépressible. Comment retrouver l'arme, la signature de son crime ?
   Fébriles, ses mains exploraient la terre entre les fleurs. Son coeur battait entre ses lèvres, il allait étouffer.
   « Panique, avait dit Moray, et ce sera comme si tu avais retourné le stylet contre toi. On t'a dressé à ne pas tuer. Après, chacun de nous a voulu se punir. Résiste. Prends le temps de respirer.»
   Sandre s'assit sur ses talons, inspira, expira, et s'aperçut aussitôt que ce n'était pas une bonne idée : l'odeur des violanthes l'accablait, écoeurante, musquée. Il se sentit devenir moite et froid, il s'éloignait de lui-même, au-dessus de lui les étoiles s'éteignirent.
   Il vomit en reprenant conscience, trois longs jets brûlants. Les yeux mouillés de larmes, il s'aperçut qu'il avait déjà commencé à se rendre. On avait inscrit en lui l'horreur de la violence. Il ne parvenait pas à la dominer. Il se souvint des exhortations de Moray.
   « Tu as été conditionné, Sandy. Frappe, et tu seras délivré. Ne laisse pas le doute t'empoisonner. Les scrupules sont stériles. Les guerriers nous volent nos soeurs et nos amies. Nous devons les combattre.»




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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi ce texte est-il représentatif d'un incipit ?

 

Ouverture sur une question d'entretien

Penser au genre du roman...

Dans quelle mesure s'ouvre la dystopie ?

 

 

Et si le féminin l'emportait sur...

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Texte 7 : Nous Autres (1920) - Incipit
(p.15 à 17, éditions L'imaginaire - Gallimard janvier 2012)

Lecture analytique

Zamiatine E.
(1884-1937)

de « NOTE 1... » à « ...le balancier. »
(Incipit, présenté comme « incitation à la lecture » Copyright éditions Gallimard)

 


NOTE 1
Une annonce. La plus sage des lignes.
Un poème.
 

   Je ne fais que transcrire, mot pour mot, ce que publie ce matin le Journal national :
   La construction de l'Intégral sera achevée dans 120 jours. Une grande date historique est proche : celle où le premier Intégral prendra son vol dans les espaces infinis. Il y a mille ans que nos héroïques ancêtres ont réduit toute la sphère terrestre au pouvoir de l'État Unique, un exploit plus glorieux encore nous attend : l'intégration des immensités de l'univers par lin tégral, formidable appareil électrique en verre et crachant le feu. Il nous appartient de soumettre au joug bienfaisant de la raison tous les êtres inconnus, habitants d'autres planètes, qui se trouvent peut-être encore à l'état sauvage de la liberté. S'ils ne comprennent pas que nous leur apportons le bonheur mathématique et exact, notre devoir est de les forcer à être heureux. Mais avant toutes autres armes, nous emploierons celle du Verbe.
   Au nom du Bienfaiteur, ce qui suit est annoncé aux numéros de l'État Unique :
Tous ceux qui s'en sentent capables sont tenus de composer des traités, des poèmes, des proclamations, des manifestes, des odes, etc., pour célébrer les beautés et la grandeur de l'État Unique.
   Ce sera la première charge que transportera l'Intégral.
   Vive l'État Unique. Vive les numéros. Vive le Bienfaiteur !
   J'écris ceci les joues en feu. Oui, il s'agit d'intégrer la grandiose équation de l'univers ; il s'agit de dénouer la courbe sauvage, de la redresser suivant une tangente, suivant l'asymptote, suivant une droite. Et ce, parce que la ligne de l'État Unique, c'est la droite. La droite est grande, précise, sage, c'est la plus sage des lignes.
   Moi, D-503, le constructeur de l'Intégral, je ne suis qu'un des mathématiciens de l'État Unique. Ma plume, habituée aux chiffres, ne peut fixer la musique des assonances et des rythmes. Je m'efforcerai d'écrire ce que je vois, ce que je pense, ou, plus exactement, ce que nous autres nous pensons (précisément : nous autres, et NOUS AUTRES sera le titre de mes notes). Ces notes seront un produit de notre vie, de la vie mathématiquement parfaite de l'État Unique. S'il en est ainsi, ne seront-elles pas un poème par elles-mêmes, et ce malgré moi? Je n'en doute pas, j'en suis sûr.
   J'écris ceci les joues en feu. Ce que j'éprouve est sans doute comparable à ce qu'éprouve une femme lorsque, pour la première fois, elle perçoit en elle les pulsations d'un être nouveau, encore chétif et aveugle. C'est moi et en même temps ce n'est pas moi. Il faudra encore nourrir cette oeuvre de ma sève et de mon sang pendant de longues semaines pour, ensuite, m'en séparer avec douleur et la déposer aux pieds de l'État Unique.
   Mais je suis prêt, comme chacun, ou plutôt comme presque chacun d'entre nous. Je suis prêt.

 
NOTE 2
Le ballet. L'harmonie carrée. L'X.
 

   Nous sommes au printemps. De derrière le Mur Vert, des plaines sauvages et inconnues, le vent nous apporte le pollen jaune et mielleux des fleurs. Ce pollen sucré vous sèche les lèvres, sur lesquelles il faut passer la langue à chaque instant. Toutes les femmes que l'on rencontre doivent avoir les lèvres sucrées (et les hommes aussi naturellement). Cela trouble un peu la pensée logique.
   Mais, par contre, quel joli ciel  ! Il est bleu, pur du moindre nuage (à quel point les anciens devaient avoir le goût barbare, pour que leurs poètes fussent inspirés par ces volumes vaporeux, informes et niais, se pressant stupidement les uns les autres  !). J'aime, et je suis sûr de ne pas me tromper si je dis que nous aimons seulement ce ciel irréprochable et stérile. En des jours comme celui-ci, le monde entier paraît être coulé dans le même verre éternel et impassible que celui du Mur Vert et de tous nos édifices. En des jours comme celui-ci, on aperçoit la profondeur bleue des choses et l'on voit leurs équations stupéfiantes, qui jusque-là vous avaient échappé, même pour les objets les plus familiers et les plus quotidiens.
   En voici un exemple. Je me trouvais ce matin sur le dock où l'on construit l'Intégral et examinais les machines. Aveugles, inconscientes, les boules des régulateurs tournaient, les pistons étincelants oscillaient à droite et à gauche, le balancier [...]
   



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Étude menée par : Prem. L.

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi ce texte est-il représentatif d'un incipit ?

Référent : incipit

Ouverture sur une question d'entretien

Penser à Utopie / Dystopie / Eutopie...

En quoi est-ce la présentation d'une utopie ?

Référents : utopie

 

Expositions.bnf : biographie

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