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Objet d'étude :
Vers un espace culturel européen, Renaissance et humanisme  (au XVIe siècle)

Problématique : « Du libertinage à la philosophie ; en quoi Gargantua sert-il un Humanisme ? »
(i.e. le paradoxal humanisme rabelaisien)

I - Plan de travail : rappel du corpus

Objet 5, séq. 1 :
OI : Gargantua
Objet 5, séq. 2
GT 1 : Humanisme en perspective
Objet 5, séq. 3
GT 2 : image de la femme
Objet 5, séq. 4
GT 3 : images du libertinage
Gargantua de Rabelais   ''Qu'est-ce que les Lumières'' (Kant) Émile (Rousseau) Les Ambassadeurs (Holbein)
Prologue   La Condition humaine (Malraux) Les Liaisons d. (Laclos) Les Hasards heureux... (Fragonard)
Thélème   L'Existentialisme est un humanisme (Sartre) De la littérature (Mme de Staël) La Leçon de musique (Fragonard)
Fais ce que voudras   Candide (Voltaire) Antigone (Anouilh) Gargantua (Dubout)
L'Adolescence   Le siècle de la peur (Camus) Les Yeux ouverts (Yourcenar) La balançoire (Lancret 1740
Combat épique ?   Heureux qui comme U. (du Bellay) Stupeur et tremblements (Nothomb) La balançoire (P. Renoir 1876)
        Partie de campagne (J. Renoir 1936)

 


Capsule : aide au commentaire (oral ou écrit)

II- Analyse des 6 textes :

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Texte 1 : In Qu'est-ce que les Lumières ?, décembre 1784

Lecture cursive

Emmanuel KANT
(1724 - 1804)

De « Les Lumières,... » à « ...tutelle permanent. »


Qu'est-ce que les Lumières ? (Analyse de E. Kant)


     Les Lumières, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. L'état de tutelle est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières.
     Paresse et lâcheté sont les causes qui font qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les eut affranchis depuis longtemps d'une conduite étrangère (naturaliter maiorennes), restent cependant volontiers toute leur vie dans un état de tutelle ; et qui font qu'il est si facile à d'autres de se poser comme leurs tuteurs. Il est si commode d'être sous tutelle. Si j'ai un livre qui a de l'entendement à ma place, un directeur de conscience qui a de la conscience à ma place, un médecin qui juge à ma place de mon régime alimentaire etc., je n'ai alors pas moi-même à fournir d'efforts. [...]
     II est donc difficile à chaque homme pris individuellement de s'arracher à l'état de tutelle devenu pour ainsi dire une nature. II y a même pris goût et il est pour le moment vraiment dans l'incapacité de se servir de son propre entendement parce qu'on ne l'a jamais laissé s'y essayer. Les préceptes et les formules, ces instruments mécaniques d'un usage raisonnable ou plutôt d'un mauvais usage de ses dons naturels, sont les entraves d'un état de tutelle permanent."




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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

Définir une notion

Contexte philosophique

Rapprochement avec Candide, Mme de Merteuil...

Idée de la condition féminine...

Nous montrerons ici en quoi cette définition...

Tutelle et libertinage

Tutelle, pensée unique et slogans politiques

 

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Texte 2 : La Condition humaine (1933) p. 306

Lecture cursive

André Malraux
(1901-1976)

de ''La dignité humaine...'' à ''...Puis, rien. ''


« TEXTE SOUMIS AU COPYRIGHT »
« Le roman... »
A. Malraux

Malraux



Au sens où tout réalisme pictural naît contre une idéalisation, le réalisme littéraire, le naturalisme plus encore, étaient nés contre le personnage théâtral. Pas seulement romantique ou classique ; au coeur de l'homme, l'appel de tout réalisme était destructeur de celui du théâtre, aboutissait au roman. D'où le constant échec de ces réalismes au théâtre, à commencer par celui de Balzac et continuer par celui de Flaubert ; alors que celui de Tchekhov, dépendance de la poésie, y réussit à merveille. Le théâtre contraignait à son réel le réalisme, qui vivait de son propre imaginaire.
MALRAUX, l'Homme précaire et la Littérature


Étude menée par : 1

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi un sacrifice exemplaire ?0

 

Ouverture sur une question d'entretien

Penser au titre du roman...

 

 

 

 

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Texte 3 : L'Existentialisme est un humanisme, 1968 (Nagel)

Lecture cursive

J.P. Sartre
(1905-1980)

De « Par là vous voyez ... » à « ...appeler désespérés »
(Extrait p.90, présenté sous réserve de droits d'auteur)

Humanismes vu par Sartre

 

     Par là vous voyez qu'il y a possibilité de créer une communauté humaine. On m'a reproché de demander si l'existentialisme était un humanisme. On m'a dit : mais vous avez écrit dans la Nausée que les humanistes avaient tort, vous vous êtes moqué d'un certain type d'humanisme, pourquoi y revenir à présent ?

      En réalité, le mot humanisme a deux sens très différents.

      Par humanisme on peut entendre une théorie qui prend l'homme comme fin et comme valeur supérieure. Il y a humanisme dans ce sens chez Cocteau, par exemple, quand dans son récit, Le Tour du monde en 80 heures, un personnage déclare, parce qu'il survole des montagnes en avion : l'homme est épatant. Cela signifie que moi, personnellement, qui n'ai pas construit les avions, je bénéficierai de ces inventions particulières, et que je pourrai personnellement, en tant qu'homme, me considérer comme responsable et honoré par des actes particuliers à quelques hommes. Cela supposerait que nous pourrions donner une valeur à l'homme d'après les actes les plus hauts de certains hommes.

      Cet humanisme est absurde, car seul le chien ou le cheval pourraient porter un jugement d'ensemble sur l'homme et déclarer que « l'homme est épatant », ce qu'ils n'ont garde de faire, à ma connaissance tout au moins. Mais on ne peut admettre qu'un homme puisse porter un jugement sur l'homme. L'existentialisme le dispense de tout jugement de ce genre : l'existentialiste ne prendra jamais l'homme comme fin, car il est toujours à faire. Et nous ne devons pas croire qu'il y a une humanité à laquelle nous puissions rendre un culte, à la manière d'Auguste Comte. Le culte de l'humanité aboutit à l'humanisme fermé sur soi de Comte, et, il faut le dire, au fascisme. C'est un humanisme dont nous ne voulons pas.

      Mais il y a un autre sens de l'humanisme, qui signifie au fond ceci : l'homme est constamment hors de lui-même, c'est en se projetant et en se perdant hors de lui qu'il fait exister l'homme et, d'autre part, c'est en poursuivant des buts transcendants qu'il peut exister ; l'homme étant ce dépassement et ne saisissant les objets que par rapport à ce dépassement, est au coeur, au centre de ce dépassement. Il n'y a pas d'autre univers qu'un univers humain, l'univers de la subjectivité humaine. Cette liaison de la transcendance, comme constitutive de l'homme — non pas au sens où Dieu est transcendant, mais au sens de dépassement — et de la subjectivité, au sens où l'homme n'est pas enfermé en lui-même mais présent toujours dans un univers humain, c'est ce que nous appelons l'humanisme existentialiste. Humanisme, parce que nous rappelons à l'homme qu'il n'y a d'autre législateur que lui-même, et que c'est dans le délaissement qu'il décidera de lui-même ; et parce que nous montrons que ça n'est pas en se retournant vers lui, mais toujours en cherchant hors de lui un but qui est telle libération, telle réalisation particulière, que l'homme se réalisera précisément comme humain.

      On voit, d'après ces quelques réflexions, que rien n'est plus injuste que les objections qu'on nous fait. L'existentialisme n'est pas autre chose qu'un effort pour tirer toutes les conséquences d'une position athée cohérente.



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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

Les humanismes

 

Ouverture sur l'objet d'étude

Approche philosophique ou historique ?

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Texte 4 : In Candide, 1759

Lecture cursive

Voltaire
(1694 - 1778)

Après le tremblement --> courage, suivez-moi.


''Comment on fit un bel autodafé...'' chapitre 6


     Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel autodafé ; il était décidé par l'université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler.
     On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu d'avoir épousé sa commère, et deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard : on vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide, l'un pour avoir parlé, et l'autre pour avoir écouté avec un air d'approbation : tous deux furent menés séparément dans des appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était jamais incommodé du soleil ; huit jours après ils furent tous deux revêtus d'un san-benito, et on orna leurs têtes de mitres de papier : la mitre et le sanbenito de Candide étaient peints de flammes renversées et de diables qui n'avaient ni queues ni griffes ; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites. Ils marchèrent en procession ainsi vêtus, et entendirent un sermon très pathétique, suivi d'une belle musique en faux-bourdon. Candide fut fessé en cadence, pendant qu'on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n'avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable.
     Candide, épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui-même : ''Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? Passe encore si je n'étais que fessé, je l'ai été chez les Bulgares. Mais, ô mon cher Pangloss ! le plus grand des philosophes, faut-il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! Ô mon cher anabaptiste, le meilleur des hommes, faut-il que vous ayez été noyé dans le port ! Ô Mlle Cunégonde ! la perle des filles, faut-il qu'on vous ait fendu le ventre ! ''
     II s'en retournait, se soutenant à peine, prêché, fessé, absous et béni, lorsqu'une vieille l'aborda et lui dit : ''Mon fils, prenez courage, suivez-moi.''




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Étude menée par : 1

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

 

 

 

 

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Texte 5 : Le siècle de la peur, 1948

Lecture cursive

Albert Camus
(1621-1695)

De « Le XVIIe siècle ... » à « ...la même manière. »

Article du journal Combat

 

      Le XVIIe siècle a été le siècle des mathématiques, le XVIIIe celui des sciences physiques, et le XIXe celui de la biologie. Notre XXe siècle est le siècle de la peur. On me dira que ce n'est pas là une science. Mais d'abord la science y est pour quelque chose, puisque ses derniers progrès théoriques l'ont amenée à se nier elle-même et puisque ses perfectionnements techniques menacent la terre entière de destruction. De plus, si la peur en elle-même ne peut être considérée comme une science, il n'y a pas de doute qu'elle soit cependant une technique.

      Ce qui frappe le plus, en effet, dans le monde où nous vivons, c'est d'abord, et en général, que la plupart des hommes (sauf les croyants de toutes espèces) sont privés d'avenir. Il n'y a pas de vie valable sans projection sur l'avenir, sans promesse de mûrissement et de progrès. Vivre contre un mur, c'est la vie des chiens. Eh bien ! Les hommes de ma génération et de celle qui entre aujourd'hui dans les ateliers et les facultés ont vécu et vivent de plus en plus comme des chiens.

      Naturellement, ce n'est pas la première fois que des hommes se trouvent devant un avenir matériellement bouché. Mais ils en triomphaient ordinairement par la parole et par le cri. Ils en appelaient à d'autres valeurs, qui faisaient leur espérance. Aujourd'hui personne ne parle plus (sauf ceux qui se répètent), parce que le monde nous paraît mené par des forces aveugles et sourdes qui n'entendront pas les cris d'avertissements, ni les conseils, ni les supplications. Quelque choses en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque choses est cette éternelle confiance de l'homme, qui lui a toujours fait croire qu'on pouvait tirer d'un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l'humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n'était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu'ils étaient sûrs d'eux, et parce qu'on ne persuade pas une abstraction, c'est-à-dire le représentant d'une idéologie.

      Le long dialogue des hommes vient de s'arrêter ? Et, bien entendu, un homme qu'on ne peut pas persuader est un homme qui fait peur. C'est ainsi qu'à côté des gens qui ne parlaient pas parce qu'ils le jugeaient inutile, s'étalait et s'étale toujours une immense conspiration du silence, acceptée par ceux qui tremblent et qui se donnent de bonnes raisons pour se cacher à eux-mêmes ce tremblement, et suscitée par ceux qui ont intérêt à le faire. « Vous ne devez pas parler de l'épuration des artistes en Russie, parce que cela profiterait à la réaction ». « Vous devez vous taire sur le maintien de Franco par les Anglo-Saxons, parce que cela profiterait au communisme. » Je disais bien que la peur est une technique.

      Entre la peur très générale d'une guerre, que tout le monde prépare et la peur toute particulière des idéologies meurtrières, il est donc bien vrai que nous vivons dans la terreur. Nous vivons dans la terreur parce que la persuasion n'est plus possible, parce que l'homme a été livré tout entier à l'histoire et qu'il ne peut plus se tourner vers cette part de lui-même, aussi vraie que la part historique, et qu'il retrouve devant la beauté du monde et des visages ; parce que nous vivons dans le monde de l'abstraction, celui des bureaux et des machines, des idées absolues et du messianisme (1) sans nuances. Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison, que ce soit dans leurs machines ou dans leurs idées. Et pour tous ceux qui ne peuvent vivre que dans le dialogue et dans l'amitié des hommes, ce silence est la fin du monde.

      Pour sortir de cette terreur, il faudrait pouvoir réfléchir et agir suivant la réflexion. Mais la terreur, justement, n'est pas un climat favorable à la réflexion. Je suis d'avis, cependant, au lieu de blâmer cette peur, de la considérer comme l'un des premiers éléments de la situation, et d'essayer d'y remédier. Il n'est rien de plus important. Car cela concerne le sort d'un grand nombre d'Européens qui, rassasiés de violences et de mensonges, déçus dans leurs plus grands espoirs, répugnant à l'idée de tuer leurs semblables, fût-ce pour les convaincre, répugnent également à l'idée d'être convaincus de la même manière.

 

 Note : 1. Messianisme : idéologie qui annonce le salut de l'humanité dans ce monde ou dans l'au-delà.



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Étude menée par : ...

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ConclusionRemarque

 

 

Ouverture sur l'objet d'étude

 

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Texte 6 : Les Regrets, 1558

Lecture cursive

J. du Bellay
(1522-1560)

De « Heureux qui... » à « ...douceur angevine »



Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.



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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

La poétique humaniste

Sincérité ou propagande humaniste ?

Ouverture sur l'objet d'étude

Approche historique ?

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