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Objet d'étude :
Un Mouvement littéraire et culturel européen
(du XVIe au XVIIIe)

Problématique : Du libertinage à la philosophie, comment promouvoir une liberté de penser ?

I - Plan de travail : rappel du corpus

Étude d'une oeuvre intégraleParcours Prolongements
lectures complémentaires
Iconographie
études complémentaires
Prolongements
études complémentaires
Les Liaisons dangereuses
Lettre VI (ext.)
Point de lendemain (Vivant Denon)
La Chercheuse de Puce (Crespi)
''Qu'est-ce que les Lumières'' (Kant)
(Choderlos de Laclos)
Lettre LXXI (ext.)
Contes
(La Fontaine, ''Le mari confesseur'')
Les Hasards heureux... (Fragonard)
OI, Point de lendemain (V. Denon)
au siècle des Lumières
Lettre XCVIII
 
La Leçon de musique (Fragonard)
 
 
Lettre CLXXV
 
Le colin maillard (Fragonard 1770)
 
 
 ...
 
La balançoire
(Lancret vers 1740
Dom Juan I-2 : l'inconstance

II- Analyse des 2 textes :

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Texte 1 : Dom Juan, 1665

Lecture cursive

Molière
(1622 - 1673)

DOM JUAN (apercevant Charlotte). --> ravissement où je suis....


Acte II Scène 2.- DOM JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE.


DOM JUAN (apercevant Charlotte). - Ah ! ah ! d'où sort cette autre paysanne, Sganarelle ? As-tu rien vu de plus joli ? et ne trouves-tu pas. dis-moi, que celle-ci vaut bien l'autre ?
SGANARELLE. - Assurément. Autre pièce nouvelle.
DOM JUAN. - D'où me vient, la belle, une rencontre si agréable ? Quoi ? dans ces lieux champêtres, parmi ces arbres et ces rochers, on trouve des personnes faites comme vous êtes ?
CHARLOTTE. - Vous voyez, Monsieur.
DOM JUAN. - Êtes-vous de ce village ?
CHARLOTTE. - Oui, Monsieur.
DOM JUAN. - Et vous y demeurez ?
CHARLOTTE. - Oui, Monsieur.
DOM JUAN. - Vous vous appelez ?
CHARLOTTE. - Charlotte, pour vous servir.
DOM JUAN. - Ah ! la belle personne, et que ses yeux sont pénétrants !
CHARLOTTE. - Monsieur, vous me rendez toute honteuse.
DOM JUAN. - Ah ! n'ayez point de honte d'entendre dire vos vérités. Sganarelle, qu'en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus agréable ? Tournez-vous un peu, s'il vous plaît. Ah ! que cette taille est jolie ! Haussez un peu la tête, de grâce. Ah ! que ce visage est mignon ! Ouvrez vos yeux entièrement. Ah ! qu'ils sont beaux ! Que je voie un peu vos dents, je vous prie. Ah ! qu'elles sont amoureuses, et ces lèvres appétissantes ! Pour moi, je suis ravi, et je n'ai jamais vu une si charmante personne.
CHARLOTTE. - Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas si c'est pour vous railler de moi.
DOM JUAN. - Moi, me railler de vous ? Dieu m'en garde ! Je vous aime trop pour cela, et c'est du fond du cœur que je vous parle.
CHARLOTTE. - - Je vous suis bien obligée, si ça est.
DOM JUAN. - Point du tout ; vous ne m'êtes point obligée de tout ce que je dis, et ce n'est qu'à votre beauté que vous en êtes redevable.
CHARLOTTE. - Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je n'ai pas d'esprit pour vous répondre.
DOM JUAN. - Sganarelle, regarde un peu ses mains.
CHARLOTTE. - Fi ! Monsieur, elles sont noires comme je ne sais quoi.
DOM JUAN. - Ha ! que dites-vous là ? Elles sont les plus belles du monde ; souffrez que je les baise, je vous prie.
CHARLOTTE. - Monsieur, c'est trop d'honneur que vous me faites, et si j'avais su ça tantôt, je n'aurais pas manqué de les laver avec du son.
DOM JUAN. - Et dites-moi un peu, belle Charlotte, vous n'êtes pas mariée sans doute ?
CHARLOTTE. - Non. monsieur ; mais je dois bientôt l'être avec Piarrot, le fils de la voisine Simonette.
DOM JUAN. - Quoi ? une personne comme vous serait la femme d'un simple paysan ! Non, non : c'est profaner tant de beautés, et vous n'êtes pas née pour demeurer dans un village. Vous méritez sans doute une meilleure fortune, et le Ciel, qui le connaît bien, m'a conduit ici tout exprès pour empêcher ce mariage, et rendre justice à vos charmes ; car enfin, belle Charlotte, je vous aime de tout mon cœur, et il ne tiendra qu'à vous que je vous arrache de ce misérable lieu, et ne vous mette dans l'état où vous méritez d'être. Cet amour est bien prompt sans doute ; mais quoi ? c'est un effet, Charlotte, de votre grande beauté, et l'on vous aime autant en un quart d'heure qu'on ferait une autre en six mois.
CHARLOTTE. - Aussi vrai, Monsieur, je ne sais comment faire quand vous parlez. Ce que vous dites me fait aise, et j'aurais toutes les envies du monde de vous croire ; mais on m'a toujou dit qu'il ne faut jamais croire les monsieux, et que vous autres courtisans êtes des enjoleus, qui ne songez qu'à abuser les filles.
DOM JUAN. - Je ne suis pas de ces gens-là.
SGANARELLE. - Il n'a garde.
CHARLOTTE. - Voyez-vous, Monsieur, il n'y a pas plaisir à se laisser abuser. Je suis une pauvre paysanne ; mais j'ai l'honneur en recommandation, et j'aimerais mieux me voir morte que de me voir déshonorée.
DOM JUAN. - Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour abuser une personne comme vous ? Je serais assez lâche pour vous déshonorer ? Non, non : j'ai trop de conscience pour cela. Je vous aime, Charlotte, en tout bien et en tout honneur ; et pour vous montrer que je vous dis vrai, sachez que je n'ai point d'autre dessein que de vous épouser : en voulez-vous un plus grand témoignage ? M'y voilà prêt quand vous voudrez ; et je prends à témoin l'homme que voilà de la parole que je vous donne.
SGANARELLE. - Non, non, ne craignez point : il se mariera avec vous tant que vous voudrez.
DOM JUAN. - Ah ! Charlotte, je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Vous me faites grand tort de juger de moi par les autres ; et s'il y a des fourbes dans le monde, des gens qui ne cherchent qu'à abuser des filles, vous devez me tirer du nombre, et ne pas mettre en doute la sincérité de ma foi. Et puis votre beauté vous assure de tout. Quand on est faite comme vous, on doit être à couvert de toutes ces sortes de crainte ; vous n'avez point l'air, croyez-moi, d'une personne qu'on abuse : et pour moi, je l'avoue, je me percerais le cœur de mille coups, si j'avais eu la moindre pensée de vous trahir.
CHARLOTTE. - Mon Dieu ! je ne sais si vous dites vrai, ou non ; mais vous faites que l'on vous croit.
DOM JUAN. - Lorsque vous me croirez, vous me rendrez justice assurément, et je vous réitère encore la promesse que je vous ai faite. Ne l'acceptez-vous pas, et ne voulez-vous pas consentir à être ma femme ?
CHARLOTTE. - Oui, pourvu que ma tante le veuille.
DOM JUAN. - Touchez donc là, Charlotte, puisque vous le voulez bien de votre part.
CHARLOTTE. - Mais au moins, Monsieur, ne m'allez pas tromper, je vous prie : il y aurait de la conscience à vous, et vous voyez comme j'y vais à la bonne foi.
DOM JUAN. - Comment ? Il semble que vous doutiez encore de ma sincérité ! Voulez-vous que je fasse des serments épouvantables ? Que le Ciel...
CHARLOTTE. - Mon Dieu, ne jurez point, je vous crois.
DOM JUAN. - Donnez-moi donc un petit baiser pour gage de votre parole.
CHARLOTTE. - Oh ! Monsieur, attendez que je soyons mariés, je vous prie ; après ça, je vous baiserai tant que vous voudrez.
DOM JUAN. - Eh bien ! belle Charlotte, je veux tout ce que vous voulez ; abandonnez-moi seulement votre main, et souffrez que, par mille baisers, je lui exprime le ravissement où je suis....




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Étude menée par :  

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

...Après avoir réchappé à un naufrage...

Art de la séduction : comment DJ s'y prend-il pour séduire Charlotte ?

Ouverture sur ''un échec annonciateur''

Les armes de Charlotte

Nous montrerons ici en quoi cette scène est représentative du donjuanisme.

Un jeu facile ? Portrait de Charlotte

Sincérité de Don Juan dans la mise en scène de Bluwal

Sens des propos de Sganarelle ; que l'auteur critique-t-il ?

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Texte 2 : In Les confessions du Comte de ***, 1734 ?

Lecture cursive

Charles Pinot Duclos
(1704 - 1772)

Pour vous convaincre --> j'acceptai cette qualité.


Incipit du roman


    Pour vous convaincre de ce que j'avance, il m'a pris envie de vous faire le détail des événements et des circonstances particulières qui m'ont détaché du monde ; ce récit sera une confession fidèle des travers et des erreurs de ma jeunesse qui pourra vous servir de leçon. Il est inutile de vous entretenir de ma famille que vous connaissez comme moi, puisque nous sommes parents.
    Étant destiné par ma naissance à vivre à la cour, j'ai été élevé comme tous mes pareils, c'est-à-dire fort mal. Dans mon enfance, on me donna un précepteur pour m'enseigner le latin, qu'il ne m'apprit pas ; quelques années après, on me remit entre les mains d'un gouverneur pour m'instruire de l'usage du monde qu'il ignorait.
    Comme on ne m'avait confié à ces deux inutiles que pour obéir à la mode, la même raison me débarrassa de l'un et de l'autre, d'une façon fort différente. Mon précepteur reçut un soufflet d'une femme de chambre à qui ma mère avait quelques obligations secrètes. La reconnaissance ne l'empêcha pas de faire beaucoup de bruit, elle blâma hautement une telle insolence, elle dit à monsieur l'abbé qu'il ne devait pas y être exposé davantage, et il fut congédié.
    Mon gouverneur fut traité différemment. Il était insinuant, poli, et un peu mon complaisant. Il trouva grâce devant les yeux de la favorite de ma mère ; tout en conduisant mon éducation, il commença par faire un enfant à cette femme de chambre, et finit par l'épouser ; ma mère leur fit un établissement, dont je profitai, car je fus maître de mes actions dans l'âge où un gouverneur serait le plus nécessaire, si cette profession était assez honorée pour qu'il s'en trouvât de bons.
    On va voir par l'usage que je fis bientôt de ma liberté, si je méritais bien d'en jouir. Je fus mis à l'Académie pour faire mes exercices ; lorsque je fus près d'en sortir, une de mes parentes qui avait une espèce d'autorité sur moi vint m'y prendre un jour pour me mener à la campagne, chez une dame de ses amies. J'y fus très bien reçu ; on aime naturellement les jeunes gens, et les femmes aiment à leur procurer l'occasion et la facilité de faire voir leurs sentiments : je me livrai sans peine à leurs questions, ma vivacité leur plut, et m'apercevant que je les amusais par le feu de mes idées, je crus avoir des agréments, et ce fut alors que les premières semences de l'amour-propre se développèrent en moi. Le lendemain, quelques femmes de Paris arrivèrent les unes avec leurs maris, les autres avec leurs amants, et quelques-unes avec tous les deux.
    La marquise de Valcourt, qui n'était plus dans la première jeunesse, mais qui était encore extrêmement aimable, saisit avec vivacité les plaisanteries que l'on faisait sur moi, et sous prétexte de plaire à la maîtresse de la maison qui paraissait s'y intéresser, elle voulait que je fusse toujours avec elle. Bientôt elle me déclara son petit amant ; j'acceptai cette qualité.




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Étude menée par :  

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

Récit de vie qui ''fait vrai''

Art du récit.

Ouverture d'un roman libertin.

Rapprochement avev Valmont ou Don Juan...

 

Eléments vraisemblabilisateurs.

 

 

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