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Objet d'étude :
Un Mouvement littéraire et culturel européen
(du XVIe au XVIIIe)

Problématique : Du libertinage à la philosophie, comment promouvoir une liberté de penser ?

I - Plan de travail : rappel du corpus

Étude d'une oeuvre intégraleParcours Prolongements
lectures complémentaires
Iconographie
études complémentaires
Prolongements
études complémentaires
Les Liaisons dangereuses
Lettre VI (ext.)
Point de lendemain (Vivant Denon)
La Chercheuse de Puce (Crespi)
''Qu'est-ce que les Lumières'' (Kant)
(Choderlos de Laclos)
Lettre LXXI (ext.)
Contes
(La Fontaine, ''Le mari confesseur'')
Les Hasards heureux... (Fragonard)
OI, Point de lendemain (V. Denon)
au siècle des Lumières
Lettre XCVIII
 
La Leçon de musique (Fragonard)
 
 
Lettre CLXXV
 
Le colin maillard (Fragonard 1770)
 
 
 ...
 
La balançoire
(Lancret vers 1740
Dom Juan I-2 : l'inconstance

II- Analyse des 3 textes :

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Texte 1 : Contes et nouvelles, 1665

Lecture cursive

La Fontaine
(1621 - 1695)

J'ai lieu d'appréhender --> bientôt trouvé d'autres.


Préface de La Fontaine (pour le premier livre de ses Contes ; seconde édition, 1665)

    J'ai lieu d'appréhender des objections bien plus importantes. On m'en peut faire deux principales : l'une, que ce livre est licencieux ; l'autre, qu'il n'épargne pas assez le beau sexe.
    Quant à la première, je dis hardiment que la nature du conte le voulait ainsi ; étant une loi indispensable, selon Horace, ou plutôt selon la raison et le sens commun, de se conformer aux choses dont on écrit. Or, qu'il ne m'ait été permis d'écrire de celles-ci, comme tant d'autres l'ont fait et avec succès, je ne crois pas qu'on le mette en doute ; et l'on ne me saurait condamner que l'on ne condamne aussi l'Arioste devant moi, et les anciens devant l'Arioste. On me dira que j'eusse mieux fait de supprimer quelques circonstances, ou tout au moins de les déguiser. Il n'y avait rien de plus facile ; mais cela aurait affaibli le conte, et lui aurait ôté de sa grâce. Tant de circonspection n'est nécessaire que dans les ouvrages qui promettent beaucoup de retenue dès l'abord, ou par leur sujet, ou par la manière dont on les traite. Je confesse qu'il faut garder en cela des bornes, et que les plus étroites sont les meilleures : aussi faut-il m'avouer que trop de scrupule gâterait tout. Qui voudrait réduire Boccace à la même pudeur que Virgile ne ferait assurément rien qui vaille, et pécherait contre les lois de la bienséance, en prenant à tâche de les observer. Car, afin que l'on ne s'y trompe pas, en matière de vers et de prose, l'extrême pudeur et la bienséance sont deux choses bien différentes. Cicéron fait consister la dernière à dire ce qu'il est à propos qu'on dise eu égard au lieu, au temps, et aux personnes qu'on entretient. Ce principe une fois posé, ce n'est pas une faute de jugement que d'entretenir les gens d'aujourd'hui de contes un peu libres. Je ne pèche pas non plus en cela contre la morale. S'il y a quelque chose dans nos écrits qui puisse faire impression sur les âmes, ce n'est nullement la gaieté de ces contes ; elle passe légèrement : je craindrais plutôt une douce mélancolie, où les romans les plus chastes et les plus modestes sont très capables de nous plonger, et qui est une grande préparation pour l'amour.
    Quant à la seconde objection, par laquelle on me reproche que ce livre fait tort aux femmes, on aurait raison si je parlais sérieusement ; mais qui ne voit que ceci est jeu, et par conséquent ne peut porter coup ? Il ne faut pas avoir peur que les mariages en soient à l'avenir moins fréquents, et les maris plus fort sur leurs gardes.
    On me peut encore objecter que ces contes ne sont pas fondés, ou qu'ils ont partout un fondement aisé à détruire ; enfin, qu'il y a des absurdités, et pas la moindre teinture de vraisemblance. Je réponds en peu de mots que j'ai mes garants ; et puis ce n'est ni le vrai ni le vraisemblable qui font la beauté et la grâce de ces choses-ci ; c'est seulement la manière de les conter.
    Voilà les principaux points sur quoi j'ai cru être obligé de me défendre. J'abandonne le reste aux censeurs : aussi bien serait-ce une entreprise infinie que de prétendre répondre à tout. Jamais la critique ne demeure court, ni ne manque de sujets de s'exercer : quand ceux que je puis prévoir lui seraient ôtés, elle en aurait bientôt trouvé d'autres.

    (Sources citées par La Fontaine : Térence, Boccace, Herberay - Amadis, Rabelais)




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Étude menée par : 1

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

 

 

Ouverture sur les courants libertins

Une autre facette de La Fontaine...

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Texte 2 : Thérèse philosophe, 1748

Lecture cursive

Boyer d'Argens
(1704 - 1771)

Quoi, monsieur, sérieusement --> comment j'ai réussi...


Début du ''conte philosophique''.


    Quoi, monsieur, sérieusement vous voudriez que j'écrive mon histoire, vous désirez que je vous rende compte des scènes mystiques de Mademoiselle Eradice avec le très révérend père Dirrag, que je vous informe des aventures de Madame C*** avec l'abbé T***, vous le demandez d'une fille qui n'a jamais écrit des détails qui exigent de l'ordre dans les matières ? Vous désirez un tableau où les scènes dont je vous ai entretenu, où celles dont nous avons été acteurs ne perdent rien de leur lascivité, que les raisonnements métaphysiques conservent toute leur énergie ? En vérité, mon cher comte, cela me parait au-dessus de mes forces. D'ailleurs, Éradice a été mon amie, le père Dirrag fut mon directeur, je dois des sentiments de reconnaissance à Madame C*** et à l'abbé T***. Trahirai-je la confiance de gens à qui j'ai les plus grandes obligations, puisque ce sont les actions des uns et les sages réflexions des autres qui, par gradation, m'ont dessillé les yeux sur les préjugés de ma jeunesse ? Mais si l'exemple, dites-vous, et le raisonnement ont fait votre bonheur, pourquoi ne pas tâcher à contribuer à celui des autres par les mêmes voies, par l'exemple et par le raisonnement ? Pourquoi craindre d'écrire des vérités utiles au bien de la société ? Eh bien ! mon cher bienfaiteur, je ne résiste plus : écrivons, mon ingénuité me tient lieu d'un style épuré chez les personnes qui pensent, et je crains peu les sots. Non, vous n'essuierez jamais un refus de votre tendre Thérèse, vous verrez tous les replis de son cœur dès la plus tendre enfance, son âme tout entière va se développer dans les détails des petites aventures qui l'ont conduite, comme malgré elle, pas à pas au comble de la volupté.


Réflexions de Thérèse sur l'origine des passions humaines.


    Imbéciles mortels ! vous croyez être maîtres d'éteindre les passion que la nature a mises dans vous : elles sont l'ouvrage de Dieu. Vous voulez les détruire, ces passions, les restreindre à de certaines bornes Hommes insensés ! Vous prétendez donc être de seconds créateurs, plus puissants que le premier ? Ne verrez-vous jamais que tout est ce qu'il doit être, et que tout est bien, que tout est de Dieu, rien de vous, et qu'il est aussi difficile de créer une pensée que de créer un bras ou un œil ?
    Le cours de ma vie est une preuve incontestable de ces vérités. Dès ma plus tendre enfance, on ne m'a parlé que d'amour pour la vertu et d'horreur pour le vice. '' Vous ne serez heureuse, me disait-on qu'autant que vous pratiquerez les vertus chrétiennes et morales : tout ce qui s'en éloigne est le vice, le vice nous attire le mépris, et le mépris engendre la honte et les remords qui en sont une suite. ''
    Persuadée de la solidité de ces leçons, j'ai cherché de bonne foi, jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans, à me conduire d'après ces principes. Nous allons voir comment j'ai réussi...




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Étude menée par : 1;

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

 

 

 

Art de la prétérition ?

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Texte 3 : In Contes et nouvelles, 1665

Lecture cursive

La Fontaine
(1621 - 1695)

Messire Artus --> l'avoir si mal pris.


IV : LE MARI CONFESSEUR.

Messire Artus sous le grand roi François,
Alla servir aux guerres d'Italie ;
Tant qu'il se vit, après maints beaux exploits,
Fait chevalier en grand' cérémonie.
Son général lui chaussa l'éperon ;
Dont il croyait que le plus haut baron
Ne lui dût plus contester le passage.
Si s'en revint tout fier en son village,
Où ne surprit sa femme en oraison.
Seule il l'avait laissée à la maison ;
Il la retrouve en bonne compagnie,
Dansant, sautant, menant joyeuse vie,
Et des muguets avec elle à foison.
Messire Artus ne prit goût à l'affaire ;
Et ruminant sur ce qu'il devait faire
« Depuis que j'ai mon village quitté,
Si j'étais crû, dit-il, en dignité
De cocuage et de chevalerie ?
C'est moitié trop : sachons la vérité. »
Pour ce s'avise, un jour de confrérie,
De se vêtir en prêtre, et confesser.
Sa femme vient à ses pieds se placer.
De prime abord sont par la bonne dame
Expédiés tous les péchés menus ;
Puis, à leur tour les gros étant venus,
Force lui fut qu'elle changeât de gamme.
''Père, dit-elle, en mon lit sont reçus
Un gentilhomme, un chevalier, un prêtre. ''
Si le mari ne se fût fait connaître,
Elle en allait enfiler beaucoup plus ;
Courte n'était, pour sûr, la kyrielle.
Son mari donc l'interrompt là-dessus,
Dont bien lui prit : « Ah ! dit-il, infidèle !
Un prêtre même ! À qui crois-tu parler ?
- À mon mari, dit la fausse femelle,
Qui d'un tel pas se sut bien démêler,
Je vous ai vu dans ce lieu vous couler,
Ce qui m'a fait douter du badinage.
C'est un grand cas qu'étant homme si sage
Vous n'ayez su l'énigme débrouiller !
On vous a fait, dites-vous, chevalier ;
Auparavant vous étiez gentilhomme ;
Vous êtes prêtre avecque ces habits.
- Béni soit Dieu ! dit alors le bon homme ;
Je suis un sot de l'avoir si mal pris.


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Étude menée par : 1

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

 

 

 

Tradition du portrait de la femme à l'italienne...

 

 

 

Qui est le plus sot, ou le plus roué ?

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