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Objet d'étude :
Le Théâtre, du texte aux représentations

Problématique : Comment au théâtre se dit l'idée de changement ?


I - Plan de travail : rappel du corpus

Étude d'une oeuvre intégraleParcours   Iconographie et représentation
études complémentaires
Prolongements
études complémentaires
Dom Juan de Molière I-1 : scène d'exposition   Piccoli (M. Bluwal)  
  II-2 : rencontre de Charlotte   A. Delcampe Exposition de Antigone (Anouilh)
Lectures compl. III-2 : le pauvre   J. Weber En 1-L, vu au TNBa :
Le More cruel ou Casimir et Caroline ou Mort d'un commis voyageur
Le roman de M. Molière
(Boulgakov)
V-5 & 6 : Mort de D.J.   (R. Manuel) Réécritures diverses (en devoir)
La nuit de Valognes
(E.E. Schmitt)
(II-2 : autres paysannes)   D. Mesguich  
  IV-3 : M. Dimanche   J. Lassalle  
         

II- Analyse des 4 textes :

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Texte 1 : Dom Juan, 1665

Lecture analytique

Molière
(1622 - 1673)

de ''SGANARELLE (Tenant une tabatière)...'' à ''...que tu aurais menti.''

Texte lu
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Acte I Scène 1.- SGANARELLE, GUSMAN.

SGANARELLE (Tenant une tabatière). - Quoi que puisse dire Aristote et toute la Philosophie, il n'est rien d'égal au tabac : c'est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l'on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien, dès qu'on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d'en donner à droite et à gauche, partout où l'on se trouve ? On n'attend pas même qu'on en demande, et l'on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d'honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent. Mais c'est assez de cette matière. Reprenons un peu notre discours. Si bien donc, cher Gusman, que Done Elvire, ta maîtresse, surprise de notre départ, s'est mise en campagne après nous, et son cœur, que mon maître a su toucher trop fortement, n'a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici. Veux-tu qu'entre nous je te dise ma pensée ? J'ai peur qu'elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.
GUSMAN. - Et la raison encore ? Dis-moi, je te prie, Sganarelle, qui peut t'inspirer une peur d'un si mauvais augure ? Ton maître t'a-t-il ouvert son cœur là-dessus, et t'a-t-il dit qu'il eût pour nous quelque froideur qui l'ait obligé à partir ?
SGANARELLE. - Non pas ; mais, à vue de pays, je connais à peu près le train des choses ; et sans qu'il m'ait encore rien dit, je gagerais presque que l'affaire va là. Je pourrais peut-être me tromper ; mais enfin, sur de tels sujets, l'expérience m'a pu donner quelques lumières.
GUSMAN. - Quoi ? ce départ si peu prévu serait une infidélité de Dom Juan ? Il pourrait faire cette injure aux chastes feux de Done Elvire ?
SGANARELLE. - Non, c'est qu'il est jeune encore, et qu'il n'a pas le courage...
GUSMAN. - Un homme de sa qualité ferait une action si lâche ?
SGANARELLE. - Eh oui, sa qualité ! La raison en est belle, et c'est par-là qu'il s'empêcherait des choses.
GUSMAN. - Mais les saints nœuds du mariage le tiennent engagé.
SGANARELLE. - Eh ! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore, crois-moi, quel homme est Dom Juan.
GUSMAN. - Je ne sais pas, de vrai, quel homme il peut être, s'il faut qu'il nous ait fait cette perfidie ; et je ne comprends point comme après tant d'amour et tant d'impatience témoignée, tant d'hommages pressants, de vœux, de soupirs et de larmes, tant de lettres passionnées, de protestations ardentes et de serments réitérés, tant de transports enfin et tant d'emportements qu'il a fait paraître jusques à forcer, dans sa passion, l'obstacle sacré d'un couvent, pour mettre Done Elvire en sa puissance, je ne comprends pas dis-je, comme, après tout cela, il aurait le cœur de pouvoir manquer à sa parole.
SGANARELLE. - Je n'ai pas grande peine à le comprendre, moi ; et si tu connaissais le pèlerin, tu trouverais la chose assez facile pour lui. Je ne dis pas qu'il ait changé de sentiments pour Done Elvire, je n'en ai point de certitude encore : tu sais que, par son ordre, je partis avant lui, et depuis son arrivée il ne m'a point entretenu ; mais, par précaution, je t'apprends, inter nos, que tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc, un Hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni saint, ni dieu, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, en pourceau d'Épicure, en vrai Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu'on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons. Tu me dis qu'il a épousé ta maîtresse ; crois qu'il aurait plus fait pour contenter sa passion, et qu'avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat. Un mariage ne lui coûte rien à contracter ; il ne se sert point d'autres pièges pour attraper les belles, et c'est un épouseur à toutes mains. Dame, damoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui ; et si je te disais le nom de toutes celles qu'il a épousées en divers lieux, ce serait un chapitre à durer jusques au soir. Tu demeures surpris et changes de couleur à ce discours ; ce n'est là qu'une ébauche du personnage, et pour en achever le portrait, il faudrait bien d'autres coups de pinceau. Suffit qu'il faut que le courroux du ciel l'accable quelque jour ; qu'il me vaudrait bien mieux d'être au diable que d'être à lui, et qu'il me fait voir tant d'horreurs, que je souhaiterais qu'il fût déjà je ne sais où. Mais un grand seigneur méchant homme est une terrible chose ; il faut que je lui sois fidèle, en dépit que j'en aie : la crainte en moi fait l'office du zèle, bride mes sentiments, et me réduit d'applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste. Le voilà qui vient se promener dans ce palais : séparons-nous ; écoute, au moins je te fais cette confidence avec franchise, et cela m'est sorti un peu bien vite de la bouche ; mais s'il fallait qu'il en vînt quelque chose à ses oreilles, je dirais hautement que tu aurais menti.



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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi cette scène est-elle une scène d'exposition ?

Une scène informative : dialogue à l'intention du spectateur

Ouverture externe (culturelle) ou interne (la fable) ET vers une question d'entretien préparée

Grand conformisme et originalité de cette scène... Est-elle choquante au XVIIe siècle ?

 

Présentation de personnages : une galerie de portraits

 

Sganarelle fait à la fois un portrait de son maître et un portrait de lui-même...

 

 

 

Quel sens donner à l'éloge du tabac : juste pour que Sg fasse l'important ? Et si ''tabac'' signifiait ''théâtre''?...

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Texte 2 : Dom Juan, 1665

Lecture analytique

Molière
(1622 - 1673)

de ''DOM JUAN (apercevant Charlotte)...'' à ''...ravissement où je suis.''


Acte II Scène 2.- DOM JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE.

DOM JUAN (apercevant Charlotte). - Ah ! ah ! d'où sort cette autre paysanne, Sganarelle ? As-tu rien vu de plus joli ? et ne trouves-tu pas. dis-moi, que celle-ci vaut bien l'autre ?
SGANARELLE. - Assurément. Autre pièce nouvelle.
DOM JUAN. - D'où me vient, la belle, une rencontre si agréable ? Quoi ? dans ces lieux champêtres, parmi ces arbres et ces rochers, on trouve des personnes faites comme vous êtes ?
CHARLOTTE. - Vous voyez, Monsieur.
DOM JUAN. - Êtes-vous de ce village ?
CHARLOTTE. - Oui, Monsieur.
DOM JUAN. - Et vous y demeurez ?
CHARLOTTE. - Oui, Monsieur.
DOM JUAN. - Vous vous appelez ?
CHARLOTTE. - Charlotte, pour vous servir.
DOM JUAN. - Ah ! la belle personne, et que ses yeux sont pénétrants !
CHARLOTTE. - Monsieur, vous me rendez toute honteuse.
DOM JUAN. - Ah ! n'ayez point de honte d'entendre dire vos vérités. Sganarelle, qu'en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus agréable ? Tournez-vous un peu, s'il vous plaît. Ah ! que cette taille est jolie ! Haussez un peu la tête, de grâce. Ah ! que ce visage est mignon ! Ouvrez vos yeux entièrement. Ah ! qu'ils sont beaux ! Que je voie un peu vos dents, je vous prie. Ah ! qu'elles sont amoureuses, et ces lèvres appétissantes ! Pour moi, je suis ravi, et je n'ai jamais vu une si charmante personne.
CHARLOTTE. - Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas si c'est pour vous railler de moi.
DOM JUAN. - Moi, me railler de vous ? Dieu m'en garde ! Je vous aime trop pour cela, et c'est du fond du cœur que je vous parle.
CHARLOTTE. - Je vous suis bien obligée, si ça est.
DOM JUAN. - Point du tout ; vous ne m'êtes point obligée de tout ce que je dis, et ce n'est qu'à votre beauté que vous en êtes redevable.
CHARLOTTE. - Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je n'ai pas d'esprit pour vous répondre.
DOM JUAN. - Sganarelle, regarde un peu ses mains.
CHARLOTTE. - Fi ! Monsieur, elles sont noires comme je ne sais quoi.
DOM JUAN. - Ha ! que dites-vous là ? Elles sont les plus belles du monde ; souffrez que je les baise, je vous prie.
CHARLOTTE. - Monsieur, c'est trop d'honneur que vous me faites, et si j'avais su ça tantôt, je n'aurais pas manqué de les laver avec du son.
DOM JUAN. - Et dites-moi un peu, belle Charlotte, vous n'êtes pas mariée sans doute ?
CHARLOTTE. - Non. monsieur ; mais je dois bientôt l'être avec Piarrot, le fils de la voisine Simonette.
DOM JUAN. - Quoi ? une personne comme vous serait la femme d'un simple paysan ! Non, non : c'est profaner tant de beautés, et vous n'êtes pas née pour demeurer dans un village. Vous méritez sans doute une meilleure fortune, et le Ciel, qui le connaît bien, m'a conduit ici tout exprès pour empêcher ce mariage, et rendre justice à vos charmes ; car enfin, belle Charlotte, je vous aime de tout mon cœur, et il ne tiendra qu'à vous que je vous arrache de ce misérable lieu, et ne vous mette dans l'état où vous méritez d'être. Cet amour est bien prompt sans doute ; mais quoi ? c'est un effet, Charlotte, de votre grande beauté, et l'on vous aime autant en un quart d'heure qu'on ferait une autre en six mois.
CHARLOTTE. - Aussi vrai, Monsieur, je ne sais comment faire quand vous parlez. Ce que vous dites me fait aise, et j'aurais toutes les envies du monde de vous croire ; mais on m'a toujou dit qu'il ne faut jamais croire les monsieux, et que vous autres courtisans êtes des enjoleus, qui ne songez qu'à abuser les filles.
DOM JUAN. - Je ne suis pas de ces gens-là.
SGANARELLE. - Il n'a garde.
CHARLOTTE. - Voyez-vous, Monsieur, il n'y a pas plaisir à se laisser abuser. Je suis une pauvre paysanne ; mais j'ai l'honneur en recommandation, et j'aimerais mieux me voir morte que de me voir déshonorée.
DOM JUAN. - Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour abuser une personne comme vous ? Je serais assez lâche pour vous déshonorer ? Non, non : j'ai trop de conscience pour cela. Je vous aime, Charlotte, en tout bien et en tout honneur ; et pour vous montrer que je vous dis vrai, sachez que je n'ai point d'autre dessein que de vous épouser : en voulez-vous un plus grand témoignage ? M'y voilà prêt quand vous voudrez ; et je prends à témoin l'homme que voilà de la parole que je vous donne.
SGANARELLE. - Non, non, ne craignez point : il se mariera avec vous tant que vous voudrez.
DOM JUAN. - Ah ! Charlotte, je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Vous me faites grand tort de juger de moi par les autres ; et s'il y a des fourbes dans le monde, des gens qui ne cherchent qu'à abuser des filles, vous devez me tirer du nombre, et ne pas mettre en doute la sincérité de ma foi. Et puis votre beauté vous assure de tout. Quand on est faite comme vous, on doit être à couvert de toutes ces sortes de crainte ; vous n'avez point l'air, croyez-moi, d'une personne qu'on abuse : et pour moi, je l'avoue, je me percerais le cœur de mille coups, si j'avais eu la moindre pensée de vous trahir.
CHARLOTTE. - Mon Dieu ! je ne sais si vous dites vrai, ou non ; mais vous faites que l'on vous croit.
DOM JUAN. - Lorsque vous me croirez, vous me rendrez justice assurément, et je vous réitère encore la promesse que je vous ai faite. Ne l'acceptez-vous pas, et ne voulez-vous pas consentir à être ma femme ?
CHARLOTTE. - Oui, pourvu que ma tante le veuille.
DOM JUAN. - Touchez donc là, Charlotte, puisque vous le voulez bien de votre part.
CHARLOTTE. - Mais au moins, Monsieur, ne m'allez pas tromper, je vous prie : il y aurait de la conscience à vous, et vous voyez comme j'y vais à la bonne foi.
DOM JUAN. - Comment ? Il semble que vous doutiez encore de ma sincérité ! Voulez-vous que je fasse des serments épouvantables ? Que le Ciel...
CHARLOTTE. - Mon Dieu, ne jurez point, je vous crois.
DOM JUAN. - Donnez-moi donc un petit baiser pour gage de votre parole.
CHARLOTTE. - Oh ! Monsieur, attendez que je soyons mariés, je vous prie ; après ça, je vous baiserai tant que vous voudrez.
DOM JUAN. - Eh bien ! belle Charlotte, je veux tout ce que vous voulez ; abandonnez-moi seulement votre main, et souffrez que, par mille baisers, je lui exprime le ravissement où je suis....



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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

...Après avoir réchappé à un naufrage...

Art de la séduction : comment DJ s'y prend-il pour séduire Charlotte ?

Ouverture sur ''un échec annonciateur''

Les armes de Charlotte

Nous montrerons ici en quoi cette scène est représentative du donjuanisme.

Un jeu facile ? Portrait de Charlotte

Sincérité de Don Juan dans la mise en scène de Bluwal

Sens des propos de Sganarelle ; que l'auteur critique-t-il ?

 

 

 

 

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Texte 3 : Dom Juan, 1665

Lecture analytique

Molière
(1622 - 1673)

de ''SGANARELLE. - Enseignez-nous...'' à ''... (Il court au lieu du combat.)''

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Acte III Scène 2.- DOM JUAN, SGANARELLE, UN PAUVRE.

SGANARELLE. - Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville.
Le PAUVRE. - Vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forêt. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelque temps il y a des voleurs ici autour.
DOM JUAN. - Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur.
Le PAUVRE. - Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône ?
DOM JUAN. - Ah ! ah ! ton avis est intéressé, à ce que je vois.
Le PAUVRE. - Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le Ciel qu'il vous donne toute sorte de biens.
DOM JUAN. - Eh ! prie-le qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.
SGANARELLE. - Vous ne connaissez pas Monsieur, bonhomme ; il ne croit qu'en deux et deux sont quatre et en quatre et quatre sont huit.
DOM JUAN. - Quelle est ton occupation parmi ces arbres ?
Le PAUVRE. - De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.
DOM JUAN. - Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ?
Le PAUVRE. - Hélas ! Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde.
DOM JUAN. - Tu te moques : un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d'être bien dans ses affaires.
Le PAUVRE. - Je vous assure, Monsieur, que le plus souvent je n'ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents.
DOM JUAN. - Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins. Ah ! ah ! je m'en vais te donner un louis d'or tout à l'heure , pourvu que tu veuilles jurer.
Le PAUVRE. - Ah ! Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ?
DOM JUAN. - Tu n'as qu'à voir si tu veux gagner un louis d'or ou non. En voici un que je te donne, si tu jures ; tiens, il faut jurer.
Le PAUVRE. - Monsieur !
DOM JUAN. - À moins de cela, tu ne l'auras pas.
SGANARELLE. - Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal.!
DOM JUAN. - Prends, le voilà ; prends, te dis-je, mais jure donc.
Le PAUVRE. - Non. Monsieur, j'aime mieux mourir de faim.
DOM JUAN. - Va. va, je te le donne pour l'amour de l'humanité. Mais que vois-je là ? un homme attaqué par trois autres ? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté.
(Il court au lieu du combat.)



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Étude menée par : ...

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi cette scène est-elle un portrait de Don Juan ?

Don Juan et sa relation avec l'autre

Ouverture externe (culturelle) ou interne (la fable) ET vers une question d'entretien préparée

 

 

Une fin annoncée ?

 

 

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Texte 4 : Dom Juan, 1665

Lecture analytique

Molière
(1622 - 1673)

de ''LE SPECTRE, en femme voilée...'' à ''...mes gages ! mes gages !''

Texte lu
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Acte V, Scène 5 : DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE.

LE SPECTRE (en femme voilée) : Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel ; et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue.
SGANARELLE : Entendez-vous, Monsieur ?
DOM JUAN : Qui ose tenir ces paroles ? Je crois connaître cette voix.
SGANARELLE : Ah ! Monsieur, c'est un spectre : je le reconnais au marcher.
DOM JUAN : Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c'est.
(Le Spectre change de figure, et représente le temps avec sa faux à la main.)
SGANARELLE : O Ciel ! voyez-vous, Monsieur, ce changement de figure ?
DOM JUAN : Non, non, rien n'est capable de m'imprimer de la terreur, et je veux éprouver avec mon épée si c'est un corps ou un esprit.
(Le Spectre s'envole dans le temps que Dom Juan le veut frapper.)
SGANARELLE : Ah ! Monsieur, rendez-vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir.
DOM JUAN : Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu'il arrive, que je sois capable de me repentir. Allons, suis-moi.

Scène VI : LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE.

LA STATUE : Arrêtez, Dom Juan : vous m'avez hier donné parole de venir manger avec moi.
DOM JUAN : Oui. Où faut-il aller ?
LA STATUE : Donnez-moi la main.
DOM JUAN : La voilà.
LA STATUE : Dom Juan, l'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre.
DOM JUAN : O Ciel ! que sens-je ? Un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent. Ah !
(Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan ; la terre s'ouvre et l'abîme ; et il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé.)
SGANARELLE : Ah, mes gages ! Mes gages ! Voilà par sa mort un chacun satisfait : Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content. Il n'y a que moi seul de malheureux, qui, après tant d'années de service, n'ai point d'autre récompense que de voir à mes yeux l'impiété de mon maître punie par le plus épouvantable châtiment du monde. Mes gages ! mes gages ! mes gages !



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Étude menée par : ...

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Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi cette scène est-elle représentative d'un dénouement ?

Mise en scène : une ''pièce à machine''

Ouverture sur une question d'entretien : Molière pouvait-il choisir une autre fin pour ses personnages ?

Cette fin n'a rien de ''surnaturelle'' (ne pas lire Lagarde et Michard !)

Comment se définit Sganarelle ici ? Quel est son rôle ?

Le sort réservé à chacun des personnages (originalité du Dom Juan)

(Une fin traitée comme un ''grand spectacle euphorique'' ?)

1656, fondation de l'Hôpital Général : ''la vertu est affaire d'État''.

 

 

 

 

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