Objet d'étude :
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Relectures et adaptations | Parcours | Groupement de textes (lecture Analytique) | Iconographie et représentation études complémentaires | Prolongement (lecture cursive) | |||
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Dom Juan | Dom Juan de Mesguish | Dom Juan (Weber, ''Vous avez...'') | Adaptations | Les Châtiments, ''La nuit du 4'' en prose (V. Hugo) | |||
Les Liaisons Dangereuses | Les Liaisons Dangereuses de Frears | Dom Juan (Acte I scène 0 - ''Prologue'' à la manière d'Anouilh - travail d'élève) | Dom Juan (Weber) | Les Châtiments ''La nuit du 4'' poème (V. Hugo) | |||
le texte poétique ou romanesque... | La Condition Humaine | L'Affiche Rouge (Aragon, ''..'') | Adaptations cinématographiques Liaisons, Stupeur et... | Témoignages : (prose et poème) L'Affiche Rouge) | |||
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| Pollen (Wintrebert) l'incipit // Malraux | Pastiches (La Joconde) | Brouillons (Mme Bovary, Flaubert) | |||
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| La Condition H. la scène de rupture adaptée au théâtre (travail d'élève) |
| La Passion considérée... (Jarry) |
Texte 1 : In Les Châtiments, Jersey, 2 décembre 1852.Lecture cursive | Victor HUGO |
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L'enfant --> de sept ans |
[En 1853, Victor Hugo publie Les Châtiments, recueil de poèmes consacré à la dénonciation de celui qu’il considère comme un usurpateur.] E.P… s’arrêta devant une maison haute et noire. Il poussa une porte d’allée qui n’était pas fermée, puis une autre porte, et nous entrâmes dans une salle basse, toute paisible, éclairée d’une lampe. Cette chambre semblait attenante à une boutique. Au fond, on entrevoyait deux lits côte à côte, un grand et un petit. Il y avait au-dessus du petit lit un portrait de femme, et, au-dessus du portrait, un rameau de buis bénit. La lampe était posée sur une cheminée où brûlait un petit feu. Près de la lampe, sur une chaise, il y avait une vieille femme, penchée, courbée, pliée en deux, comme cassée, sur une chose qui était dans l’ombre et qu’elle avait dans les bras. Je m’approchai. Ce qu’elle avait dans les bras, c’était un enfant mort. La pauvre femme sanglotait silencieusement. E.P…, qui était de la maison, lui toucha l’épaule et lui dit : - Laissez voir. La vieille femme leva la tête, et je vis sur ses genoux un petit garçon, pâle, à demi déshabillé, joli, avec deux trous rouges au front. La vieille femme me regarda, mais évidemment elle ne me voyait pas ; elle murmura, se parlant à elle-même : - Et dire qu’il m’appelait bonne maman ce matin ! E.P… prit la main de l’enfant, cette main retomba. - Sept ans, me dit-il. Une cuvette était à terre. On avait lavé le visage de l’enfant ; deux filets de sang sortaient des deux trous. Au fond de la chambre, près d’une armoire entr’ouverte où l’on apercevait du linge, se tenait debout une femme d’une quarantaine d’années, grave, pauvre, propre, assez belle. - Une voisine, me dit E.P… Il m’expliqua qu’il y avait un médecin dans la maison, que ce médecin était descendu et avait dit : " Rien à faire ". L’enfant avait été frappé de deux balles à la tête en traversant la rue " pour se sauver ". On l’avait rapporté à sa grand-mère " qui n’avait que lui ". Le portrait de la mère morte était au-dessus du petit lit. L’enfant avait les yeux à demi ouverts, et cet inexprimable regard des morts où la perception du réel est remplacée par la vision de l’infini. L’aïeule, à travers ses sanglots, parlait par instants : – Si c’est Dieu possible ! – A-t-on idée ! – Des brigands, quoi ! Elle s’écria : - C’est donc ça le gouvernement ! - Oui, lui dis-je. Nous achevâmes de déshabiller l’enfant. Il avait une toupie dans sa poche. Sa tête allait et venait d’une épaule à l’autre, je la soutins et je le baisai au front. Versigny et Bancel lui ôtèrent ses bas. La grand-mère eut tout à coup un mouvement. - Ne lui faites pas de mal, dit-elle. Elle prit les deux pieds glacés et blancs dans ses vieilles mains, tâchant de les réchauffer. Quand le pauvre petit corps fut nu, on songea à l’ensevelir. On tira de l’armoire un drap. Alors l’aïeule éclata en pleurs terribles. Elle cria : – Je veux qu’on me le rende. Elle se redressa et nous regarda ; elle se mit à dire des choses farouches, où Bonaparte était mêlé, et Dieu, et son petit, et l’école où il allait, et sa fille qu’elle avait perdue, et nous adressant à nous-mêmes des reproches, livide, hagarde, ayant comme un songe dans ses yeux, et plus fantôme que l’enfant mort. Puis elle reprit sa tête dans ses mains, posa ses bras croisés sur son enfant, et se remit à sangloter. La femme qui était là vint à moi et, sans dire une parole, m’essuya la bouche avec un mouchoir. J’avais du sang aux lèvres. Que faire, hélas ? Nous sortîmes accablés. Il était tout à fait nuit. Bancel et Versigny me quittèrent. | 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 |
Problématique | Axes de résolution |
Conclusion | Remarque |
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| A comparer avec le texte rimé |
Texte 2 : In Les Châtiments, Jersey, 2 décembre 1852.Lecture cursive | Victor HUGO |
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L'enfant --> de sept ans |
[En 1853, Victor Hugo publie Les Châtiments, recueil de poèmes consacré à la dénonciation de celui qu’il considère comme un usurpateur.] Souvenir de la nuit du 4 L’enfant avait reçu deux balles dans la tête. Le logis était propre, humble, paisible, honnête ; On voyait un rameau bénit sur un portrait. Une vieille grand-mère était là qui pleurait. Nous le déshabillions en silence. Sa bouche, Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ; Ses bras pendants semblaient demander des appuis. Il avait dans sa poche une toupie en buis. On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies. Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ? Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend. L’aïeule regarda déshabiller l’enfant, Disant : – Comme il est blanc ! Approchez donc la lampe. Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! – Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux. La nuit était lugubre ; on entendait des coups De fusil dans la rue où l’on en tuait d’autres. – Il faut ensevelir l’enfant dirent les nôtres. Et l’on prit un drap blanc dans l’armoire en noyer. L’aïeule cependant l’approchait du foyer Comme pour réchauffer ses membres déjà roides. Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides Ne se réchauffe plus aux foyers d’ici-bas ! Elle pencha la tête et lui tira ses bas, Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre. – Est-ce que ce n’est pas une chose qui navre ! Cria-t-elle. Monsieur, il n’avait pas huit ans ! Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents. Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre, C’est lui qui l’écrivait. Est-ce qu’on va se mettre A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu ! On est donc des brigands ! Je vous demande un peu, Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre ! Dire qu’ils m’ont tué ce pauvre petit être ! Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus. Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus. Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ; Cela n’aurait rien fait à monsieur Bonaparte De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! – Elle s’interrompit, les sanglots l’étouffant, Puis elle dit, et tous pleuraient près de l’aïeule : – Que vais-je devenir à présent toute seule ? Expliquez moi cela, vous autres, aujourd’hui. Hélas ! je n’avais plus de sa mère que lui. Pourquoi l’a-t-on tué ? Je veux qu’on me l’explique. L’enfant n’a pas crié vive la République. – Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas, Tremblant devant ce deuil qu’on ne console pas. Vous ne compreniez point, mère, la politique. Monsieur Napoléon, c’est son nom authentique, Est pauvre et même prince ; il aime les palais ; Il lui convient d’avoir des chevaux, des valets, De l’argent pour son jeu, sa table, son alcôve, Ses chasses ; par la même occasion, il sauve La famille, l’église et la société ; Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l’été, Où viendront l’adorer les préfets et les maires ; C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grands-mères, De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, Cousent dans le linceul des enfants de sept ans. |
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Problématique | Axes de résolution |
Conclusion | Remarque |
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| A comparer avec le texte en prose |
Texte 3 : Pollen (2002) - IncipitLecture analytique | Wintrebert J. |
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de ''Tu ne tueras...'' à ''...les combattre. '' (avec l'aimable autorisation de l'auteure) |
Partie 1 «Tu ne tueras pas. «Tu ne porteras pas la main sur autrui dans l'intention de le blesser. «Tu ne verseras pas le sang.» C'était la loi de Pollen. Sandre regardait le stylet. Une arme affilée, coupante. Il l'avait affûtée avec soin. Tu ne tueras pas. Il scruta la Citadelle. La porte qui donnait sur les jardins s'ouvrit enfin. Un guerrier en sortit et se mit à courir. Ses pas lourds creusaient le sable des allées. Il ne s'arrêterait qu'à bout de souffle. Sandre frapperait à cet instant. Le guerrier pénétra dans le jardin Rouge. Sandre le guettait depuis deux jours. Le cycle de ses foulées était immuable. Bientôt il atteindrait le Jardin Bleu, il s'arrêterait devant la fontaine, épuisé. Caché derrière la statue des Mères, Sandre attendait, ses doigts moites sur le stylet. Un tic agitait sa paupière. Tu ne tueras pas. La peur lui serrait la gorge mais sa résolution n'avait pas faibli. Et si mon corps me trahit ? Et si mon bras manque de puissance ? C'est un guerrier que je vais attaquer. Un être d'exception, entraîné au combat. Sandre suffoqua. L'odeur des violanthes était insupportable, ce soir. L'antidote de Moray le protégeait-il encore contre les effluves empoisonnés des fleurs-gardiennes ? Sa salive lui semblait un bloc étrange arrêté dans sa gorge. Ses mains fourmillaient. Et s'il tombait, comme tous ceux qui s'approchaient trop près de la Citadelle ? Les pas du guerrier sonnèrent sur les dalles mélodiques de l'atrium, enrayés de fatigue. Sandre respirait à petits coups. Ce n'était pas le moment de flancher. Précédée par son lumen qui l'éclairait à pleine puissance, sa proie approchait. Tapi dans l'ombre des Mères, Sandre vit le guerrier s'arrêter à l'endroit prévu, prendre appui sur ses genoux pliés, haleter comme s'il était pris de malaise. Le premier soir de sa traque, Sandre avait pensé que le guerrier lui échappait, tué par les fleurs censées le protéger. Les guerriers sont immunisés contre les violanthes. En voyant l'athlète s'éloigner d'un pas égal, Sandre avait compris son erreur. À l'instant où le guerrier s'arrêta, Sandre se jeta sur lui, perçant tel un guêpion, à l'endroit du coeur. Le guerrier s'effondra. Il râlait. Sandre sauta en arrière pour éviter la chute de sa victime. En même temps, il arracha le lumen. Privé de son symbiote, l'animal devint obscur. D'un coup de pied, Sandre l'écarta. Le lumen s'éteignit tout à fait. Le guerrier gisait devant la fontaine. Un soupir étrange quitta sa bouche, puis son corps se figea. Sur sa tunique s'élargit une tache, distincte à la faible clarté des étoiles. Sandre se mit à trembler. Figé, l'esprit gourd, la mémoire obscurcie, il essayait de se rappeler les consignes. « Assure-toi qu'il est mort, avait dit Moray. Surtout, n'oublie pas le stylet. »  Sandre gémit. Le stylet! Il s'en était aussitôt débarrassé. Un geste irrépressible. Comment retrouver l'arme, la signature de son crime ?  Fébriles, ses mains exploraient la terre entre les fleurs. Son coeur battait entre ses lèvres, il allait étouffer.  « Panique, avait dit Moray, et ce sera comme si tu avais retourné le stylet contre toi. On t'a dressé à ne pas tuer. Après, chacun de nous a voulu se punir. Résiste. Prends le temps de respirer.»  Sandre s'assit sur ses talons, inspira, expira, et s'aperçut aussitôt que ce n'était pas une bonne idée : l'odeur des violanthes l'accablait, écoeurante, musquée. Il se sentit devenir moite et froid, il s'éloignait de lui-même, au-dessus de lui les étoiles s'éteignirent.  Il vomit en reprenant conscience, trois longs jets brûlants. Les yeux mouillés de larmes, il s'aperçut qu'il avait déjà commencé à se rendre. On avait inscrit en lui l'horreur de la violence. Il ne parvenait pas à la dominer. Il se souvint des exhortations de Moray.  « Tu as été conditionné, Sandy. Frappe, et tu seras délivré. Ne laisse pas le doute t'empoisonner. Les scrupules sont stériles. Les guerriers nous volent nos soeurs et nos amies. Nous devons les combattre.» | 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 |
Problématique | Axes de résolution |
Conclusion | Remarque |
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En quoi ce texte est-il représentatif d'un incipit ? |
| Ouverture sur une question d'entretien | Penser au genre du roman... |
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| Et si le féminin l'emportait sur... |
Texte 4 : La Condition humaine (1933) - Incipit | A. Malraux. |
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de ''Tchen...'' à ''...Shanghaï...'' |
Minuit et demi.
Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L'angoisse lui tordait l'estomac ; il connaissait sa propre fermeté, mais n'était capable en cet instant que d'y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même — de la chair d'homme. La seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d'électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie. Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois. Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés !
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Problématique | Axes de résolution |
Conclusion | Remarque |
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Comparer avec l'incipit de Pollen |
| Ouverture sur une question d'entretien | Penser au genre du roman... |
Un meurtre |
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| Et si le féminin l'emportait sur... |
Texte 5 : La Passion considérée comme course de côte (1903) - Incipit | Alfred Jarry |
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de ''Barrabas...'' à ''...notre sujet.'' |
Barrabas, engagé, déclara forfait.
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Problématique | Axes de résolution |
Conclusion | Remarque |
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Pastiche et parodie |
| Ouverture sur une question d'entretien | Pourquoi est-ce drôle ? |
Désacralisation |
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