Théâtre
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Poésie
Roman
Réécritures (L)
Autobiographie (L)

Objet d'étude :
L’argumentation : convaincre, persuader et délibérer

Problématique : ''Regardez comme on vous parle''
Dans quelle mesure la dystopie (SF), argumente au service d'une vision de l'homme et du monde...




[Vocabulaire pour la SF]    [Vocabulaire de l'expression logique]
[Vocabulaire pour l'analyse de l'image]    


Vocabulaire d'analyse 

Petit Larousse :
« Genre littéraire et cinématographique dont la fiction se fonde sur l'évolution de l'humanité et, en particulier, sur les conséquences de ses progrès scientifiques. »
Définition aléatoire : 8 / 24

I- Vocabulaire pour l'étude de la SF

Apologue
n.m.

Un récit bref qui illustre et donne un enseignement moral : il cherche à instruire et à distraire (fable, conte, parabole, utopie). C'est donc un texte à visée argumentative...

Science fiction

(1926) Récit romanesque à caractère scientifique où les faits (événements, objets, personnages) sont posés comme appartenant à une réalité possible (et non à la réalité effective) : ce sont donc des œuvres spéculatives. (speculative fiction) où la réalité est minutieusement, logiquement reconstruite et racontée... Ce n'est jamais un simple délire !

Thèmes de la SF
(le thème ne crée pas
le genre !)

Anticipation, jour d'après, space­opera, anneaux-mondes, guerre dans les étoiles, mondes parallèles ; enquête policière, sauver la planète ; savant fou, extra terrestres, mutants, cyberpunk, robots (R2D2), ordinateurs (Hal, Maman), clones et androïdes ; (laboratoire des) sciences sociales, prospective, politique-fiction, libéralisme, luddisme ; science et physique nouvelles, antigravité, biomécanique, bouclier, hologramme, laser, nanotechnologie, "gray goo", migration de la planète, télékinésie, télépathie, téléportation, ubiquité, voyages dans le temps...

Procédés d'écriture

Une caractérisation (exposition, vraisemblabilisation) d'une nouvelle réalité (portraits, descriptions, récits) crédible
Un référent (scientifique, thématique, éthique) sérieux
Un décalage d'avec notre propre réalité, mais sans trop s'en éloigner : ce n'est qu'une altération plausible (anamorphose).

Uchronie
n.f.

(1927) Récit situé dans le futur du passé et qui ne s'est pas avéré... un peu comme ces propositions (enfantines ?) : "et si...", "et si on disait que Hitler est mort à 10 ans en jouant aux billes..." (Alerte rouge, jeux Westwood 1996)
(1984 de George Orwell ; 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick )

Utopie
n.f.
Utopique
adj.

(qui n'est en aucun lieu : néologisme de Thomas More en 1516)
Conception d'un lieu, d'une société, d'une politique... imaginaires dans la mesure ou Utopia (Th. More) n'existe pas.
On est ici dans un registre didactique : un projet auctoral qui interroge sur le comment bâtir un monde qui s'émanciperait des servitudes ?
(...les robinsonnades..., l'Eldorado dans Candide de Voltaire)
On peut encore situer ici les "romances planétaires" en S.F.
(Bienvenue à Gattaca film de Andrew Nicoll 1997 - et la ségrégation génétique
J. Attali Fraternités : "reconsidérons nos choix d'utopies")
(voir ce site)

Dystopie
Cacotopie

n.f.
Dystopique
adj.

(mauvais lieu, pays/lieu du mal)
Jugement de valeur : valeur dépréciative portée sur une utopie : le futur ne peut apporter que des mondes noirs : aspect insupportable, inhumain... Les lendemains qui déchantent sont le propre de ces récits (dystopiques donc !)...
On qualifiera de dystopique un récit de SF qui mettrait en scène des personnages subissant au quotidien une utopie réalisée :
"dans la dystopie, le projet utopique est présenté comme réalisé : les 'bonnes lois' sont appliquées et tout le monde est donc censé être heureux. Mais cette réalisation n'est pas, comme dans l'utopie, présentée par les yeux du Sage, ou des Gouvernants. Elle est vécue au quotidien par des habitants du lieu, qui subissent ces lois. On s'aperçoit alors, à leur souffrance, qu'elles ne sont pas aussi bonnes que le 'discours officiel' le prétend." (R. Bozetto)
(Brussolo, Ce qui mordait le ciel ; J. Wintrebert, Chromoville )
(Krassland ou Pseudopolis de Ben Von Bücchow, micromonde Internet créé en 1999 ; Loft Story et autre Big Brothereries télévisuelles)

Eutopie
(n.f., rare)
Eutopique
adj.

(bon lieu, néologisme de Thomas More en 1516 : pays/lieu où l'on est bien)
Jugement de valeur : valeur méliorative portée sur une utopie.
Ici tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles
Les utopistes du XVIIIe siècle croient en un progrès historique et scientifique possible : leurs utopies sont souvent eutopiques... et la contre-utopie (le réel), suggérée, l'objet de leurs critiques.

Anti-Utopie
Contre-utopie

n.f.

(référent négatif, contre-pied de l'utopie : le réel ; fiction satirique : caricature du réel - sous-jacente à l'utopie le plus souvent)
les mondes imaginés (utopiques, alternatifs, un "possible latéral" - Corin Braga) sont décrits comme caricatures du monde réel, historique (central) du lecteur.
La contre-utopie est un grossissemnt critique du monde non fictionnel, dénonçant "l'ici", "l'habituel", "l'axe de repère" du lecteur. Le projet de la contre-utopie est essentiellement inscrit dans un projet satirique, l'invitation à une lecture critique du monde réel afin de lutter contre le sentiment déréliction ou d'injustice lié à son présent.
("Thomas More a mis en relief la dualité de la structure utopique, distribuant en deux volets parallèles les images de l’Angleterre et de l’Utopie, de Notre Monde et de Leur Monde, de l’ici et de l’ailleurs." - Corin Braga)

Les trois lois de Clarke

- Lorsqu'un scientifique distingué mais âgé affirme qu'une chose est possible, il a presque certainement raison. Lorsqu'il affirme qu'une chose est impossible, il a très probablement tort.
- La seule manière de découvrir la limite du possible est de s'aventurer un peu au-delà, dans l'impossible.
- Toute technologie suffisamment avancée est in-distinguable de la magie.

Le code galactique

Première directive  : ne pas interférer dans le développement de civilisations moins avancées sur le plan technologique
(Star Trek de G. Roddenberry)

Les trois lois de Asimov

Les Lois de la robotique, font des robots des serviteurs de l’homme. Pour cela ils sont programmés afin d'obéir à ces trois lois  :
1) Un robot ne doit pas causer de tort à un humain (ni à l’Humanité) ou, restant passif, laisser un humain (ou l’Humanité) subir un dommage.
2) Un robot doit obéir aux ordres d’un être humain, sauf si l’ordre donné peut aller à l'encontre de la première loi.
3) Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps que cette protection n'entre en contradiction ni avec la première loi, ni avec la seconde.

Robot
n.m.

Le terme apparaît dans les années 1920 sous la plume de K. Capeck et désigne des androïdes plus ou moins perfectionnés qui, s'ils ne se révoltent pas, sont au service des hommes... La biomécanique leur greffera des cerveaux (positroniques ou humains !) en... 2030, et ils seront capables de s'auto-dupliquer ? (après R2D2 voici les Nexus-30...)

Ordinateur, computer
n.m.

Le cerveau du robot... D'abord objet de décor dans un univers existant, simple signe de scientificité, il peut devenir un risque majeur pour l'humanité (Cerel, Multivac, Big Brother, Carl, Maman, Josuah... Tron), nous programmer, voire être le monde dans lequel nous vivons (la Matrice....) ! Il est rarement doué pour l'empathie...

Anticipation
n.f.

Le roman d'Anticipation est un roman traitant de sujets (mondes, objets, personnages, sociétés...) qui s'appuient sur ce que nous connaissons aujourd'hui, pour les projeter dans un avenir plus ou moins proche : à l'inverse d'un roman historique, il construit un tableau de l'avenir (le futur relit le présent ou le passé parce que l'on croit au progrès, et ce jusque vers les années 1960). (utopie)

Hypertexte (n.m.)
Metafiction (n.f.)

Tout ce qui est un "remake" : Romans, bandes dessinées, films... qui se servent de sources identifiées (hypotextes) et qui les distancient par un nouveau regard (revisitées) : le scénario de la peste blanche par exemple
(F. Herbert La Mort blanche qui ne tue que les femmes - voir sur WikiPédia...)

Hard Science
et "GNR"

n.f.

(hard veut dire ici : pure et dure, VRAIE science)
une approche de la critique étasunienne pour étiqueter les récits où les intrigues misent sur une forte plausibilité des avancées scientifiques (en génie Génétique, Nanotechnologie, Robotique...), et souvent au détriment de l'humanité (dystopiques). Intrigues assez proches de ce que l'on connaît actuellement en matière de sciences “exactes” (l'électronique moléculaire par exemple).
(sur le clonage : Reproduction interdite ; le génie génétique : Bienvenue à Gattaca ; l'évolution des techniques informatiques : "une espèce biologique ne survit que très rarement à une rencontre avec une espèce rivale présentant un degré d'évolution supérieur" Moravec, Eric Dexler Engines of creation. ).

Médias pour la SF
n.m.

Romans (la SF relève d'abord de l'écrit, puis des) bandes dessinées, feuilletons radiophoniques, films, jeux vidéo, Internet, dessins d'architecture...

Nanotechnologies
n.f.

Elles s'occupent de travailler au niveau de l'atome (10-9 m), aussi vite et aussi économiquement que les machines actuelles travaillent au niveau des matériaux usuels (on travaillerait avec des robots moléculaires, les pièces produites seront auto-réplicatives en milieu protégé... ou naturel !
(on parle du nanomonde, de l'électronique moléculaire, de nanodispositif ; on craint le "gray goo problem" c'est à dire l'écophagie... ).
(Mickael Crichton JurassicPark, et récemment, La Proie)

Registres de la SF
(le registre ne fait pas
le genre)

Argumentatif, didactique, épouvante, gore, horreur, ironique, polémique, satirique, violence...
(l'humour est rare... Brazil le film de Terry Gilliam est une exception)

Steampunk
(recyclage des littératures populaires, forme d'utopies)

Courant littéraire d'aujourd'hui qui raconte « ce que serait le passé si le futur était arrivé plus tôt »
ou plus précisément « ce que serait le passé si le futur était arrivé comme dans les ouvrages de H.G. Wells »
Littérature du recyclage de textes anciens pour une nouvelle utilisation...
"le fondement même de ce genre de récits, c’est ce « point de divergence » où les événements ont emprunté une autre voie que celle que nous leur connaissons…" (D. Riche)
"le steampunk se plaît à recycler des concepts du monde moderne transposés dans la technologie d’un XIXème siècle alternatif" (JJ Girardot)
Exemples de ''chroniques du futur antérieur '' (Steampunk ou retrofutur) : en littérature : Brussolo Les Inhumains - en BD : Tardi avec Adèle Blanc-sec - au cinéma : Wild wild west - en musique : Désenchantée Mylen Farmer ; et le ''Gaslight Romance''...

II- Vocabulaire de l'expression logique

Flèche

(Sources : le Robert, Gradus, encyclopédies Larousse, Universalis)

Allégorie
n.f.

Une image développée dans un récit afin de représenter de façon concrète une réalité abstraite. Elle porte ainsi un double sens entre la réalité de l'image et sa portée symbolique.
"la liberté incarnée en une femme se battant sur des barricades"

Antilogie
n.f.

Contradiction d'idées dans un discours ou dans un écrit : un non sens s'il n'y a pas d'intelligibilité possible.
Dans une démonstration d'allure logique, se découvrira alors un défaut ou un paradoxe.
"Même si c'est vrai, c'est faux" (H. Michaux, Tranches de savoir).
"C'est assez vague pour être clair, n'est-ce pas ?" (B. Vian, En avant la zizique)
Le raisonnement par fausse antilogie s'apparente à un raisonnement par paradoxes afin de prolonger la pensée et réduire la thèse adverse en en montrant le non sens.

Antiparastase
n.f.

Réfutation qui consiste à louer le fait incriminé (la reprise et le renversement de l'argument adverse peut-être proche d'une argumentation de mauvaise foi)
"Vous lui reprochez de "se mettre mal" ; je le crois bien : toute parure lui nuit, tout ce qui la cache la dépare : c'est dans l'abandon du négligé qu'elle est vraiment ravissante." (Laclos, Les Liaisons, lettre VI)

Aphorisme
n.m.

Courte affirmation paradoxale qui projette de faire réfléchir (introspection) le lecteur, sans vouloir dégager une visée universelle (contrairement aux adage, apophtegme, axiome, brocard, maxime, précepte, saillie...) L'aphorisme est toujours spéculatif en ce sens qu'il interroge sur les possibles et se moque ainsi d'une certaine logique ("le couteau sans lame auquel il manque le manche" ; "une potence pourvue de paratonnerre").
"Je cherchais mon plus lourd fardeau. C’est moi que j’ai trouvé" (Nietzsche)
"N’être pas né, rien que d’y songer, quel bonheur, quelle liberté, quel espace!" (Cioran)
"Le premier qui fut roi fut un soldat heureux" ; "Tout est bien dans le meilleur des mondes..." (Voltaire)
"Entre ce qui a eu lieu et ce qui n'a pas eu lieu, il n'y a pas plus de différence qu'entre plus zéro et moins zéro" (A. Nothomb)

Apologue
n.m.

Un récit bref qui illustre et donne un enseignement moral : il cherche à instruire et à distraire (fable, conte, parabole, utopie). C'est donc un texte à visée argumentative...

Aporie
n.f.

Problème insoluble, obstacle logique insurmontable.
L’aporie n’est pas un argument ni un raisonnement, mais une situation où peut se trouver l’esprit au cours de sa recherche, situation qui peut, certes, être provoquée par la confrontation avec des arguments comme les paradoxes, les antinomies ou les sophismes.
"Je voudrais savoir lequel est le pire, ou d'être violée cent fois par des pirates, [...] d'être disséqué, de ramer en galère, [...] ou bien de rester ici à ne rien faire ?" (Voltaire, Candide, chap. 30)

Argumentation
n.f.

Argumenter : discuter en employant des arguments, prouver ou contester qqch. par des arguments.
Une argumentation, à l'écrit, se construit pour démontrer quelque chose : il faut, énoncer l'idée directrice, exprimer une opinion sur cette idée, étayer son jugement par des arguments et des exemples (littéraires), valider la démonstration en montrant que l'objectif a été atteint.
L'argument peut se fonder sur des valeurs (sociales, religieuses...), se construire par réciprocité (voire généralisation, analogie, induction) ; mais attention : les valeurs partagées, l'apparence logique ne peuvent pas valider tout argument.

Battologie
n.f.

Répétition inutile, oiseuse, fastidieuse, en parlant ou en écrivant : sorte de bégaiement de la pensée.
Cela peut faire croire que le raisonnement progresse alors qu'il "tourne en rond"
"Les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées et nous avons des chausses" (Voltaire, Candide chap. I)

Cacologie
n.f.

Construction grammaticale ou logique vicieuse, marque d'un manque de rigueur (antonyme : orthologie)
"Un Hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni saint, ni dieu, ni loup-garou" (Molière, Dom Juan, I 1)
"Ses mains étaient froides comme celles d'un serpent"
"Monsieur le Baron était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres" (Voltaire, Candide, chap. I)

Contre litote
n.f.

Hyperbole, exagération, destinée à "dégonfler" une idée en la caricaturant par amplification (ironie ?).
"Va, je te le donne pour l'amour de l'humanité" (Molière, Dom Juan, III 2)

Diallèle
(n.m.)

Raisonnement erroné qu’on appelle aussi " cercle vicieux " ou " inférence réciproque ", et qui consiste à définir un terme ou à démontrer une proposition au moyen d’un autre terme ou d’une autre proposition, qui ne peuvent eux-mêmes être définis ou démontrés que par les premiers. D’une manière générale, le diallèle se produit lorsque la preuve de ce qu’on cherche est fondée sur la validité d’une seconde preuve qui tire elle-même sa justification de la première
"Dieu existe puisqu'il fait des miracles"
"Tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin" (Voltaire, Candide, chap. 1)

Enthymème
(n.m.)

Forme abrégée du syllogisme dans laquelle on sous-entend l'une des deux prémisses ou la conclusion. "Je pense, donc je suis", célèbre enthymème de Descartes.
"Il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants" (Molière, Dom Juan) : il manquerait la majeure "les conquérants aiment à triompher de toutes formes de résistances" .
Nombre de slogans publicitaires sont des enthymèmes (ex. : "Effet hérissé continu ; Vivelle Dop, coiffez toutes vos envies" se décompose en : majeure (sous entendue) "comme tous les jeunes vous avez envie d'une coiffure qui décoiffe", mineur : "avec Vivelle Dop vous pouvez avoir les cheveux hérissés en continu", conclusion : "choisissez Vivelle Dop et coiffez-vous selon toutes vos envies").

Hypallage
n.m.

Figure de style qui produit un certain illogisme en attribuant à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots de la même phrase « sans qu'il soit possible de se méprendre au sens » (Littré)
« Un vieil homme en or avec une montre en deuil » (Prévert)

Hypotypose
n.f.

récit fait par un personnage et qui tend à être proche du vécu par une description animée et frappante : l'hypotypose regroupe l'ensemble des procédés permettant au lecteur de "voir" comme un film, comme un tableau se dessiner..

Ironie
n.f. point d'ironie

Dire, en se moquant, le contraire de ce que l'on pense ou veut faire penser. Si le sens est trop évident l'ironie devient un sarcasme : il faut que le récepteur s'interroge sur le sens à entendre.
Pour aider ce lecteur, Alcanter de Brahm (fin XIXe) avait proposé un signe de ponctuation spécifique pour l'ironie (? en miroir) : ainsi le doute sur l'intention ironique de l'auteur ne pouvait plus être permis !
"Pour empêcher la terre de trembler [...] tous deux furent menés séparément dans des appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était jamais incommodé du soleil." (Voltaire, Candide, chap. 6)

Lantiponnage
n.m.

Bavardage inutile, "noyer le poisson" pour chercher à avoir raison dans une argumentation.
Sganarelle dans le Dom Juan de Molière use de lantiponnages pour ne pas raisonner.
Pangloss également quand il affirme : "Je suis philosophe : il ne me convient pas de me dédire, Leibnitz ne pouvant pas avoir tort, et l'harmonie préétablie étant d'ailleurs la plus belle chose du monde, aussi bien que le plein et la matière subtile" (Voltaire, Candide chap. 28)

Lapalissade
n.f.

Affirmation dont l'évidence toute formelle et reconnue de tous. Dans une argumentation fautive, elle prête souvent à rire : "Mais il ne manqua de rien dès qu'il fut dans l'abondance" (chanson sur M. de la Palisse)
"S'il n'est pas parti c'est qu'il est resté".

Oxymoron,
Oxymore,

n.m.

Figure qui consiste à allier deux mots de sens incompatibles pour leur donner plus de force expressive.
"Une douce violence". "Cette obscure clarté..." (Corneille)
"boucherie héroïque" (Voltaire, Candide, chap. 3)

Parabole
n.f.

Un récit fondé sur une comparaison qui va faire comprendre : le récit développé est présenté comme une illustration concrète, simplifiée qui a pour but d'exposer et faire comprendre une vérité générale, un précepte, une croyance ou une règle de vie à portée moralisatrice.
Ainsi, dans les Évangiles, on trouve de nombreuses paraboles qui font images (le fils prodigue - Luc 15 - ou le serviteur sans pitié - Mat. 18- : sur l'idée du pardon et de la justice - Luc 16 ; la semence - Mat. 13 - sur la foi ; le bon Samaritain - Luc 10 - sur la tolérance ; la brebis égarée - Mat. 18 -, le pharisien - Luc 18 - : pour ceux qui se croient meilleurs et méprisent les autres...)

Paradoxe
n.m.

Opinion, argument ou proposition qui va à l'encontre de l'opinion communément admise : le paradoxe se présente sous un abord contraire aux idées courantes.
"Le présent ne peut-être qu'en cessant d'être" (St Augustin)
"Je suis le meilleur homme du monde et voilà déjà trois hommes que je tue" " (Voltaire, Candide, chap. 15)

Paralogisme
n.m.

Faux raisonnement fait de bonne foi (par opposition au sophisme) : un raisonnement à côté.
Trouver un paralogisme et son dysfonctionnement permet de réfuter la thèse avancée.
"La métaphysique, en expliquant l'inexplicable par la présence du divin, use de paralogisme au détriment d'une argumentation fondée sur des options humaines, le "raisonnable" (Perelman).

Parodie
n.f.

Imitation consciente et volontaire (fond ou forme) d'un modèle afin de le détourner, avec une intention comique, voire moqueuse.

Périssologie
n.f.

Procédé de style qui consiste à insister sur une idée en l'exprimant plusieurs fois en des termes différents.
Cela peut faire croire que le raisonnement progresse alors qu'il "tourne en rond" par la même affirmation ou une simple reformulation : pléonasme vicieux qui n'ajoute rien à l'argument..
"Au USA, des blouses blanches, des scientifiques, des savants américains l'ont prouvé "

Pléonasme
n.m.

Terme ou expression qui ajoute une répétition (volontaire ou involontaire) à ce qui vient d'être énoncé.
Mais enfin je l'ai vu, vu de mes yeux, vous dis-je ", (La Fontaine, IX, 1)

Contre pléonasme : "la voyante ne voyait rien venir" (R. Queneau)

Polysyllogisme
n.m.

Série de syllogismes dont chacun sert de prémisse au suivant (la conclusion d'un premier syllogisme servant de majeure au suivant).

Sophisme
n.m.

Raisonnement conforme aux règles de la logique mais aboutissant à une conclusion (intentionnellement) manifestement fausse : on parle du "sophisme de la flèche de Zénon" (parce que c'est une argumentation fallacieuse qui vise à créer un embarras logique), de celui d’Anaxagore (qui caricature le syllogisme : "la neige est de l’eau gelée; or l’eau est noire, donc la neige est noire"), du sophisme politique qui consiste par exemple à attribuer à un groupe (ou à une race) des attributs ou opinions exprimés par l’un de ses représentants.
Voltaire dit que le sophisme est "le charlatanisme de l'esprit".
"La peine de mort permet par la crainte qu'elle inspire d'éviter la violence sociale " : montrer (dire, expliquer) que cela est un sophisme permet de réfuter la thèse avancée (ici on pourrait avancer que la déduction est fausse par ignorance du sujet).
La "press people" use de ces raccourcis à l'allure de raisonnement : elle simplifie et fausse l'information.

Sorite
n.m.

Raisonnement composé d'une série de propositions agencées de telle sorte que l'attribut de chacune devienne le sujet de la suivante, jusqu'à la dernière (conclusion) qui a pour sujet le sujet de la première proposition et pour attribut l'attribut de l'avant-dernière. Le sorite est un syllogisme étendu.
"L'Europe est la plus belle partie du monde. La France est le plus beau royaume d'Europe. Paris est la plus belle ville de France. Le collège de Beauvais est le plus beau collège de Paris. Ma chambre est la plus belle chambre du collège de Beauvais. Je suis le plus bel homme de ma chambre. Donc je suis le plus bel homme du monde." (Cyrano de Bergerac).
Le raisonnement de Sganarelle (Molière, Dom Juan III,1) peut s'apparenter à un sorite qui veut prouver l'existence de Dieu et de ses sanctions.
Sorite d'Eubulide : "un seul grain de blé ne constitue pas un tas ; puisqu’un grain de blé n’est pas un tas, et que l’ajout d’un grain ne saurait transformer en tas une collection de grains qui n’en est pas déjà un, aucune collection de grains n’est un tas."

Syllogisme
n.m.

Opération par laquelle du rapport de deux termes (prémisses majeure et mineure) avec un même troisième (appelé moyen terme) on conclut (conclusion) à leur rapport mutuel.
(Majeure, attribut de la conclusion ; mineure, sujet de la conclusion)
La conclusion du syllogisme est la conséquence des prémisses :
"Tous les hommes sont mortels. Socrate est un homme. Donc Socrate est mortel."
"Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." (Ionesco)

Tautologie
n.f.

Proposition complexe qui est toujours vraie, ou, de façon péjorative, vice logique consistant à présenter comme ayant un sens différent, une proposition dont le prédicat ne dit rien de plus que le sujet : la publicité avec ses images (avant, après ; l'examen fenêtre qui va montrer que "la lessive X lave plus blanc que la lessive Y") abuse de la tautologie et s'approche de la battologie.
(proche du pléonasme : "Les enfants sont les enfants", "un père est toujours un père", "seul et unique" mais l'étude du contexte peut lui donner sens)

Thèse
n.f.

Proposition ou théorie particulière qu'on tient pour vraie et qu'on s'engage à défendre par des arguments.
La thèse adverse est celle qui est défendue par les opposants à la thèse présentée (la controverse).

Truisme
n.m.

Vérité d'évidence logique, banalité (qui peut cependant être fausse) : "on n'a pas tous les jours vingt ans !".

"Il est un truisme de dire que l’excès de nourriture est cause d’obésité"
"Les nez ont été faits pour porter des lunettes" (Voltaire, Candide, chap. I)

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