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Objet d'étude :
Le Roman et ses personnages : visions de l’homme et du monde

Problématique : Comment se dit la condition du héros ; fictions et réalités.


I - Plan de travail : rappel du corpus

Étude d'une oeuvre intégrale, parcours de lectures analytiques Parcours Prolongements
études complémentaires
Iconographie et représentation
(Lectures cursives)
Prolongements
études complémentaires
La condition humaine
Incipit
Katow
 
Incipit de Pollen (J. Wintrebert)
de A. Malraux.
Kyo / May
Kyo
Premières de couverture
 
 
Mort de Tchen
Valmont
 
 
 
Katow
Tourvel
 
 
 
Clappique
Merteuil (mort ''sociale'')
 
 
 
Excipit
et au théâtre :
 
 
 
 
Don Juan, Antigone...
 
 

II- Analyse des 1 textes :

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Texte 1 : Pollen (2002) - Incipit

Lecture analytique

Wintrebert J.
(1949-...)

de ''Tu ne tueras...'' à ''...les combattre. '' (avec l'aimable autorisation de l'auteure)

Partie 1


          «Tu ne tueras pas.
          «Tu ne porteras pas la main sur autrui dans l'intention de le blesser.
          «Tu ne verseras pas le sang.»
   C'était la loi de Pollen.
   Sandre regardait le stylet. Une arme affilée, coupante. Il l'avait affûtée avec soin.
   Tu ne tueras pas.
   Il scruta la Citadelle. La porte qui donnait sur les jardins s'ouvrit enfin. Un guerrier en sortit et se mit à courir. Ses pas lourds creusaient le sable des allées. Il ne s'arrêterait qu'à bout de souffle. Sandre frapperait à cet instant.
   Le guerrier pénétra dans le jardin Rouge. Sandre le guettait depuis deux jours. Le cycle de ses foulées était immuable. Bientôt il atteindrait le Jardin Bleu, il s'arrêterait devant la fontaine, épuisé.
   Caché derrière la statue des Mères, Sandre attendait, ses doigts moites sur le stylet. Un tic agitait sa paupière. Tu ne tueras pas. La peur lui serrait la gorge mais sa résolution n'avait pas faibli. Et si mon corps me trahit ? Et si mon bras manque de puissance ? C'est un guerrier que je vais attaquer. Un être d'exception, entraîné au combat.
   Sandre suffoqua. L'odeur des violanthes était insupportable, ce soir. L'antidote de Moray le protégeait-il encore contre les effluves empoisonnés des fleurs-gardiennes ? Sa salive lui semblait un bloc étrange arrêté dans sa gorge. Ses mains fourmillaient. Et s'il tombait, comme tous ceux qui s'approchaient trop près de la Citadelle ?
   Les pas du guerrier sonnèrent sur les dalles mélodiques de l'atrium, enrayés de fatigue. Sandre respirait à petits coups. Ce n'était pas le moment de flancher. Précédée par son lumen qui l'éclairait à pleine puissance, sa proie approchait.
   Tapi dans l'ombre des Mères, Sandre vit le guerrier s'arrêter à l'endroit prévu, prendre appui sur ses genoux pliés, haleter comme s'il était pris de malaise.
   Le premier soir de sa traque, Sandre avait pensé que le guerrier lui échappait, tué par les fleurs censées le protéger. Les guerriers sont immunisés contre les violanthes. En voyant l'athlète s'éloigner d'un pas égal, Sandre avait compris son erreur.
   À l'instant où le guerrier s'arrêta, Sandre se jeta sur lui, perçant tel un guêpion, à l'endroit du coeur. Le guerrier s'effondra. Il râlait.
   Sandre sauta en arrière pour éviter la chute de sa victime. En même temps, il arracha le lumen. Privé de son symbiote, l'animal devint obscur. D'un coup de pied, Sandre l'écarta. Le lumen s'éteignit tout à fait.
   Le guerrier gisait devant la fontaine. Un soupir étrange quitta sa bouche, puis son corps se figea. Sur sa tunique s'élargit une tache, distincte à la faible clarté des étoiles. Sandre se mit à trembler. Figé, l'esprit gourd, la mémoire obscurcie, il essayait de se rappeler les consignes.
   « Assure-toi qu'il est mort, avait dit Moray. Surtout, n'oublie pas le stylet. »
   Sandre gémit. Le stylet! Il s'en était aussitôt débarrassé. Un geste irrépressible. Comment retrouver l'arme, la signature de son crime ?
   Fébriles, ses mains exploraient la terre entre les fleurs. Son coeur battait entre ses lèvres, il allait étouffer.
   « Panique, avait dit Moray, et ce sera comme si tu avais retourné le stylet contre toi. On t'a dressé à ne pas tuer. Après, chacun de nous a voulu se punir. Résiste. Prends le temps de respirer.»
   Sandre s'assit sur ses talons, inspira, expira, et s'aperçut aussitôt que ce n'était pas une bonne idée : l'odeur des violanthes l'accablait, écoeurante, musquée. Il se sentit devenir moite et froid, il s'éloignait de lui-même, au-dessus de lui les étoiles s'éteignirent.
   Il vomit en reprenant conscience, trois longs jets brûlants. Les yeux mouillés de larmes, il s'aperçut qu'il avait déjà commencé à se rendre. On avait inscrit en lui l'horreur de la violence. Il ne parvenait pas à la dominer. Il se souvint des exhortations de Moray.
   « Tu as été conditionné, Sandy. Frappe, et tu seras délivré. Ne laisse pas le doute t'empoisonner. Les scrupules sont stériles. Les guerriers nous volent nos soeurs et nos amies. Nous devons les combattre.»




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Étude menée par : 1

Problématique

Axes de résolution

ConclusionRemarque

En quoi ce texte est-il représentatif d'un incipit ?

 

Ouverture sur une question d'entretien

Penser au genre du roman...

 

 

 

Et si le féminin l'emportait sur...

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